Les performances de Toro Rosso, particulièrement en EL1, ont agacé Cyril Abiteboul : le directeur de Renault est mécontent de voir une « écurie B », qui a perdu son directeur technique James Key l’an dernier, faire jeu égal avec une écurie d’usine, en profitant des synergies gagnées grâce à Red Bull et la motorisation désormais commune avec Honda.
Daniil Kvyat a été logiquement le plus à l’aise ce vendredi. Le Russe estime en effet que les « deux sessions se sont bien passées. »
« Nous avons réussi à compléter nos programmes et boucler quelques tours, ce qui est important sur ce circuit. Le ressenti était bon, je pense que nous avons maximisé notre temps en piste et nous avons juste besoin de nous pencher sur les changements à faire ce soir. Il y a toujours quelques progrès à faire pour améliorer la voiture pour demain, donc nous essayons de travailler sur cela ce soir. »
Alexander Albon, le rookie de Toro Rosso, est apparu plus en difficulté, en commettant une faute dans chaque séance. Au chrono aussi, le Thaïlandais est en retrait de son coéquipier, mais son tour chrono n’est pas représentatif.
En EL1, Alexander Albon est parti en tête-à-queue au virage 1, et a notamment frappé la barrière à l’extérieur du virage 2. L’aileron avant de sa voiture a dû être changé.
« Je gagnais juste en confiance » estime le pilote Toro Rosso « et c’était de mieux en mieux. Mais j’ai été surpris par un tête-à-queue à la fin de mon relais. C’était juste en raison d’un petit manque d’expérience, et les pneus étaient un peu trop chauds. C’était un mélange des deux. »
« Mais rien de vraiment trop sérieux, la fin du relais en EL1 était assez bon. Étant donné que c’était ma première fois ici, j’étais assez heureux de son déroulement. Cela m’a permis d’être un peu plus constant en EL2 et de gagner juste en rythme. »
Alexander Albon a connu un autre souci avec son repose-tête…
« C’était un problème bizarre, ce n’était jamais arrivé avant. J’arrivais au virage 11, et je ne pouvais pas ouvrir le volant vers le virage 12. Donc j’étais un peu bloqué. Je devais juste déplacer ma main et avorter le tour. Rien de trop sérieux, mais ça m’a surpris. »
Un autre élément a compliqué l’apprentissage d’Alexander Albon : le vent…
« A Barcelone, il n’y avait aucun vent, nous étions assez chanceux. Là, c’était impressionnant. Il faut juste comprendre le vent. Il y a de gros coups de vents, ce qui est vraiment nouveau pour moi. Ces voitures sont si sensibles qu’un coup de vent peut chambouler tout l’équilibre. Cela ne vous aide pas si vous avez un coup de vent au premier virage… »
« Autrement, je m’habitue toujours à l’emploi du temps d’un pilote en week-end de course, et à la voiture comme à la piste. Ce circuit n’est pas facile, mais notre rythme a l’air bon et je gagne lentement en confiance. Après le tête-à-queue en EL1, c’est devenu un peu plus facile pour moi, j’ai gagné en vitesse, et nous avons progressé dans notre programme en essayant plus de choses dans la voiture. Nous avons l’air dans une position assez solide, au sein d’un milieu de grille très serré. »
Jonathan Eddolls, l’ingénieur de course en chef, relève que l’évolution de la piste a été « massive. »
« Il est donc assez difficile d’apprendre beaucoup de choses des tests, donc avec cela à l’esprit, nous n’avions pas prévu d’en faire un trop grand nombre aujourd’hui en EL1. Alex a passé les EL1 à s’acclimater avec la voiture et la piste. Après avoir sous-estimé la perte d’adhérence une fois que les pneus montaient en température, il est parti en tête-à-queue vers la fin de la session. Sur une telle piste, c’est facile de heurter le mur, donc nous avons choisi de checker les systèmes de la voiture, ce qui a un peu raccourci la session. »
« Les EL2 furent assez occupées, nous nous sommes concentrés sur deux types de pneus en relais longs et courts. La session de Dany s’est déroulée sans grand problème, mais il est juste de dire que nous n’avons pas tiré le maximum des pneus tendres, donc il y a plu de temps à attendre d’eux. »
« Du côté d’Alex, pour son premier tour chrono, au virage 11, en raison d’un petit problème, il a dû avorter sa tentative. Les pneus ne performent pas aussi bien après le premier tour chrono, donc le temps d’Alex n’était pas représentatif. »
« Le milieu de grille est extrêmement serré, et deux dixièmes seulement peuvent faire une grande différence. Donc nous allons travailler pour améliorer l’équipe de la voiture. »
« Nos longs relais ont l’air assez raisonnables, et même s’il est encore tôt, nous sommes assez heureux de notre rythme. »
Toyoharu Tanabe, le directeur technique de Honda, a lui été beaucoup plus laconique.
« Nous avons enfin pris la piste pour le premier week-end de la saison. Les essais hivernaux s’étaient déroulés sans problème pour nous, et il en fut de même lors des deux sessions d’aujourd’hui. »