Trois pilotes, qui étaient jusqu’ici confrontés à des difficultés de diverses natures, ont surnagé dans la folie d’Hockenheim : Sebastian Vettel, Daniil Kvyat, et Robert Kubica.
Le pilote Ferrari tout d’abord, a réussi une remontée d’anthologie, de la 20e à la 2e place en course. L’Allemand, critiqué pour ses nombreuses bourdes depuis un an, a au contraire livré une prestation sans-faute en Allemagne.
« Il effectué une remontée formidable dans la hiérarchie, devant ses fans dans le stadium d’Hockenheim, qui exultaient à chaque manœuvre de dépassement réussie, en particulier lors de la dernière partie de la course, quand il est passé de la 9e à la 2e place » s’enthousiasme après cette épreuve Ross Brawn, le manager des sports mécaniques pour Liberty Media.
« Depuis qu’il a dû encaisser la déception d’avoir été privé de la victoire à Montréal, Sebastian a traversé une période difficile. Cette 2e place, devant son public, au terme d’un Grand Prix conduit intelligemment, sera un vrai coup de fouet pour lui. »
« Cependant, pour lui et plus encore pour Charles Leclerc, cette course ne manquera pas de faire naitre de nouvelles interrogations, puisque de nouveau, l’équipe avait tout le potentiel pour remporter la course... mais d’une manière ou d’une autre, ce succès leur a filé entre les mains. »
Daniil Kvyat a lui aussi disputé une course rédemptrice : le Russe a quelque peu pris sa revanche sur ses détracteurs, en obtenant le deuxième podium de l’histoire de Toro Rosso.
« C’était la meilleure façon de célébrer la naissance de son premier enfant, la nuit avant la course » note Ross Brawn.
« A 25 ans, Daniil Kvyat n’est plus un jeune prometteur, il est déjà passé par plein de hauts et de bas depuis ses débuts en F1 en 2014, au point d’avoir presque dû considérer une carrière ailleurs qu’en sport auto. Mais il a refusé d’abandonner, il a travaillé dur sur ses points faibles et a gagné une seconde chance, ce qui est inhabituel dans le monde très sélectif et compétitif de la F1. Son troisième podium en carrière récompense tout son engagement. Son précédent podium avait été signé en Chine, en 2016 ; et quelques courses plus tard, il perdait son baquet chez Red Bull au profit du vainqueur de ce week-end, Max Verstappen. Comme on se retrouve… »
Plus de 8 ans après son dernier point en F1, Robert Kubica a lui, de manière inattendue, débloqué le compteur pour Williams, en profitant de la pénalité infligée aux deux Alfa Romeo (l’équipe italienne a tout de même fait appel de cette décision).
« Sans aucun doute, le facteur chance a joué dans ce résultat » relativise Ross Brawn, « puisqu’il a dû attendre 21h avant d’apprendre la nouvelle au sujet des deux Alfa Romeo. »
« Mais peu importe les circonstances, ce point sera un grand boost pour le moral de Robert Kubica, et pour Williams dans son ensemble. Son retour en F1 est un immense témoignage de sa bravoure, de sa persévérance et de son talent. Il a triomphé de difficultés qui semblaient insurmontables et il aura laissé une trace dans le sport – peu importe quand il le quittera. »
« Ce point est aussi très important pour Williams. Leur dernier top 10, à Monza, avait été signé il y a quasiment une année. Ce simple point sera une vraie bénédiction pour cette équipe qui n’abandonne jamais, et qui travaille à fond pour redresser la situation. »