Ancien ingénieur de course de Kimi Räikkönen, Julien Simon-Chautemps est désormais un consultant en F1, notamment pour Canal+. Le Français a été interrogé sur l’impact que pourrait avoir le départ d’Adrian Newey de Red Bull, mais il tempère l’impact du Britannique sur les récents succès de l’équipe.
"Je ne vais pas essayer de diminuer la renommée d’Adrian et ce qu’il a accompli dans le sport, mais il est juste de dire que la F1 des années 90 n’est plus la F1 d’aujourd’hui" a déclaré Julien Simon-Chautemps au Business of Winning. "Il n’y a plus de manager unique."
"Beaucoup de gens l’ont dit, mais je crois fermement qu’une équipe de Formule 1 a besoin d’un très bon directeur technique, mais il ne doit pas tout faire tout seul. Adrian avait beaucoup de gens autour de lui, de très bonnes personnes à Red Bull, je pense à Waché en tant que directeur technique."
"Il a beaucoup de très bons gars en aérodynamique, et je doute qu’il aurait été capable de gagner tous ces championnats tout seul. Donc oui, c’est un homme extrêmement important dans l’organisation, mais il n’est pas la seule réponse au succès."
L’ingénieur rappelle qu’il n’a pas fallu de changement de réglementation pour voir Red Bull reculer dans la hiérarchie : "Red Bull gagnait relativement facilement, très facilement l’année dernière. Les règles n’ont pas beaucoup changé en 2024."
"Si vous regardez la trajectoire de développement d’une équipe de F1, elle est assez plate, parce que vous pouvez vous améliorer et être compétitif mais il est assez difficile d’apporter une énorme amélioration. Ils ont clairement essayé d’améliorer une voiture qui gagnait déjà très bien et ils se sont probablement trompés à un moment ou à un autre."
"Ils ont introduit un nouveau plancher [au Japon]. Cela n’a pas fonctionné comme prévu, mais Max a continué à gagner, alors ils l’ont en quelque sorte ignoré. Mais en fait, Pérez avait encore plus de mal. Je pense donc qu’ils ont probablement fait fausse route sur ce point."
Julien Simon-Chautemps est convaincu que l’affaire Horner, après les accusations de l’assistante du directeur en début d’année, ont joué sur le moral des troupes : "Ajoutez à cela tout ce qui s’est passé au début avec Christian et ce qui s’est passé en interne, pour avoir fait partie de l’équipe, on parle de 1000 personnes."
"Il est certain que cela a influencé les gens négativement. Et je ne serais pas surpris d’entendre qu’une grande partie de la décision d’Adrian a été ce qui s’est passé avec Christian au début de l’année et la façon dont toute l’histoire a été traitée."
"Je ne suis pas là pour juger et ce n’est pas ma position de juger, mais je connais beaucoup de gens chez Red Bull et je sais que cela a eu un impact sur la façon dont les gens travaillaient et sur ce qu’ils pensaient, et cela a certainement eu un impact négatif."