Toto Wolff avait prévenu à Barcelone : si quelqu’un se permettait d’associer le nom de Mercedes F1 à celui de l’affaire Racing Point et à soupçonner l’équipe championne du monde d’avoir participé à une quelconque triche, la marque prendrait les choses en main.
Qualifiant de "foutaises totales" ces allégations, il avait déclaré : "Tout d’abord, copier la voiture plus qu’à partir de photos est quelque chose que nous saurions. C’est pourquoi, de mon point de vue, il est totalement absurde de poursuivre cet argument. Et je défendrai fermement notre marque si quelqu’un empruntait cette voie."
Depuis il y a eu un cheveu dans la soupe : Colin Kolles, ancien patron en F1, a encore beaucoup de relations dans le paddock car son équipe fabrique certains composants encore. Il affirmait ces derniers jours que Racing Point avait reçu une maquette en soufflerie et une ’show car’ (voiture vidée de ses organes internes) pour aider les Roses à copier le concept de Mercedes.
Nul doute que les propos de Kolles ne sont pas passés inaperçus chez Mercedes et seront commentés à l’occasion.
Pour Günther Steiner, directeur de Haas F1, il y a des doutes et il est normal que Wolff démente tout cela aussi énergiquement.
"Il doit le faire parce qu’apparemment ils auraient transmis à Racing Point des données, ce qui n’est pas permis. Tout comme Ferrari ne nous fournirait jamais aucune donnée."
Christian Danner, ancien pilote de F1, a discuté avec Alain Prost de cette affaire à Barcelone.
"Ce qui s’est passé avec Racing Point dépasse tout ce qui s’est déjà vu. Alain Prost m’a dit quelque chose comme ’si ça passe, alors nous pouvons tous faire nos valises. Ce que nous faisons c’est quelque chose, mais ça ce n’est pas dela Formule 1’. Je dois dire que je suis d’accord avec lui."
Au-delà de l’appel à venir, l’affaire risque donc de prendre un tournant très politique et peut-être même judiciaire si l’image de Mercedes venait à être écornée.
"Je pense que l’affaire Racing Point est une opportunité pour nos concurrents directs de nous pousser dans nos derniers retranchements," soupire Toto Wolff pour conclure.