Si Charles Leclerc a raté son Grand Prix de Sakhir, en percutant Sergio Pérez après avoir bloqué ses pneus, il avait surperformé en qualifications, en plaçant sa modeste SF1000 à seulement 236 millièmes de la pole de Valtteri Bottas.
C’est une performance magique de plus de la part du Monégasque, qui brille avec Ferrari depuis son arrivée – victoire manquée de peu dès son troisième Grand Prix, là encore à Bahreïn.
Charles Leclerc peut-il devenir une légende de la Scuderia, comme Gilles Villeneuve, autre jeune pilote avant lui ? Peut-il marquer l’histoire de Ferrari ? La question lui a été posée ouvertement par la BBC dans le paddock de Sakhir…
« Ce serait incroyable. J’aime faire les choses différemment. J’essaie toujours de faire des choses auxquelles les gens ne s’attendent pas, parce que c’est ce qui est passionnant dans ce sport et qu’il faut toujours surprendre les gens. Parfois, ça va dans mon sens, parfois non, et j’en tire des leçons, mais c’est bon d’entendre ça. »
« Ça fait du bien parce qu’au début de la saison, il était difficile d’accepter la situation dans laquelle nous étions. »
« J’ai toujours rêvé d’être chez Ferrari pour gagner des courses et puis j’ai fait une première année qui a été très bonne. J’ai gagné ma toute première course de F1, ce qui était un rêve depuis que je suis enfant, mais j’étais encore à la fin de la saison un peu déçu de moi-même parce que j’ai fait des erreurs à des moments très importants. »
Leclerc se sent-il devenu l’un des meilleurs pilotes de la grille, aux côtés de Lewis Hamilton, Max Verstappen et maintenant George Russell ?
« Cela fait partie de la courbe d’apprentissage, alors je me suis donné comme objectif cette année d’essayer de le faire mieux avec moins d’erreurs, ce que je pense avoir atteint. »
« En regardant la saison, je suis extrêmement heureux, mais d’un autre côté, la voiture n’était pas aussi bonne que l’année dernière, donc malheureusement je n’ai obtenir autant de grands résultats. »
« Mais heureusement, les gens ont quand même réussi à voir que je faisais un meilleur travail que l’année dernière, même si les résultats n’étaient pas aussi bons. Le fait que les gens voient ce que je faisais dans la voiture m’a beaucoup motivé. »
Tout aussi excellent qu’il soit, Charles Leclerc est pourtant très dur avec lui-même. Il s’était traité d’idiot après être rentré dans le mur de Bakou, en qualifications. Il a aussi estimé qu’il avait fait un " travail de merde " en Turquie, quand il avait manqué son dépassement sur Sergio Pérez (encore lui...) dans le dernier tour à Istanbul.
« En Turquie, c’est probablement l’une de mes meilleures performances cette année en course et j’en suis conscient et je l’étais après la course quand je me suis calmé. Dès que je suis sorti de la voiture, j’étais conscient de ce que j’avais fait et ce n’est pas comme si je m’étais complètement rabaissé. »
« A la radio, on dirait que c’est comme ça, mais quand je sors de la voiture, je suis très honnête avec moi-même. Chaque fois que j’ai fait un bon travail, je sais que je l’ai fait, et je me dis, mais chaque fois que je fais un mauvais travail, je suis frustré. »
« Ça a toujours été ma mentalité. Je suis toujours très dur avec moi-même. Et cela ne changera pas. Mais maintenant, c’est plus constructif que destructeur, comme c’était probablement le cas dans le passé. Quand j’étais plus jeune, chaque fois que je faisais une erreur, je me rabaissais. Je perdais beaucoup de confiance en moi et ce n’était pas très bien. »
Le respect de Charles Leclerc envers Lewis Hamilton est en tout cas immense...
« Lewis a été incroyable cette année. Pour moi, la performance la plus impressionnante cette année a été la Turquie, car personne ne s’attendait à ce qu’il soit aussi fort, ce qui montre que les gens qui disent que c’est seulement la voiture ont tort. »
« Il conduit certainement avec la meilleure voiture mais des performances comme celle-ci montrent qu’il est le meilleur sur la grille de départ en ce moment, alors félicitations à lui et il a toujours été si constant au sommet et cela ne peut être que respecté. »