L’académie Alpine F1 est devenue, avec Red Bull et Ferrari, voire peut-être plus encore, une des mieux dotées et prometteuses de tout le sport automobile.
Le problème de l’académie, est que Renault n’a pas d’équipe B en F1 (Red Bull a AlphaTauri, et Ferrari peut compter sur Haas). Par conséquent les places se font rares et chères.
Guanyu Zhou et Oscar Piastri, les deux fers de lance de l’académie fin 2021, méritaient tous deux leur place en F1.
Mais Piastri plus encore : car l’Australien a enchaîné, comme George Russell et Charles Leclerc avant lui, un titre en F3 avec un titre en F2. Un petit exploit qui ne lui a cependant pas valu une titularisation en F1.
La porte de l’élite du sport automobile est fermée, mais elle ne le sera pas longtemps sans aucun doute pour Piastri. Nommé pilote de réserve Alpine pour 2022, Piastri roulera aussi aux essais libres réservés aux rookies. Et surtout, la succession de Fernando Alonso lui semble acquise, en 2023 par exemple. Cela ne serait que justice.
Si Piastri n’a pas pu arriver en F1, c’est que Guanyu Zhou lui a pris la dernière place qu’il restait en F1, chez Alfa Romeo. La place du Chinois n’est certes pas imméritée : il a terminé 7e, 6e puis 3e de ses saisons en F2. Bien sûr il souffre de la comparaison avec le météore Piastri, mais Zhou ne doit pas sa place qu’à ses millions de sponsoring – même si cet aspect a bien sûr joué aux yeux de Frédéric Vasseur.
Le premier à le dire était d’ailleurs Oscar Piastri, très beau joueur : « J’ai passé pas mal de temps à l’usine avec Zhou, principalement à la salle et des choses comme ça. Il a reçu pas mal de critiques négatives sur les médias sociaux et autres et je pense que la plupart sont assez injustes, pour être honnête. OK, nous savons tous qu’il apporte un certain soutien financier derrière lui mais il ne performe pas du tout mal. Il a mené le championnat pendant la première partie de l’année, donc il n’arrive pas du tout sans résultats. »
Cependant Zhou ne sera plus un pilote de l’académie Alpine, au moins pour son temps chez Alfa Romeo. Frédéric Vasseur a exigé cela d’Alpine – qui n’aurait, en revanche, pas accepté de céder le bail de Piastri.
Les soldats de réserve d’Alpine
Derrière Piastri, le vivier d’Alpine s’annonce aussi quelque peu prometteur.
On compte ainsi le Français Victor Martins qui a connu un destin à la Alexander Albon : exclu de l’académie en 2019, puis réintégré en 2021 après sa victoire en Formule Eurocup.
Martins a réalisé une belle campagne en F3 l’an dernier (5e place, 1 victoire, 6 podiums, meilleur rookie). Son programme pour 2022 demeure cependant inconnu pour le moment.
L’académie peut compter aussi sur l’espoir brésilien Caio Collet. Champion de F4 Française en 2018, Collet n’a cependant pas tant brillé que cela en 2022 en F3 (il était le coéquipier de Martins chez MP Motorsport), en finissant 9e du championnat. Là encore, on ignore son avenir pour 2022.
Un temps solide espoir d’Alpine, Christian Lundgaard a déçu en F2 l’an dernier (12e place). La percée de Piastri a douché ses espoirs d’accéder à la F1.
Le Danois a fait un pas de côté, en rebondissant avec succès en IndyCar chez Rahal Letterman Lanigan Racing.
Il est d’ailleurs parti d’Europe avec une pointe d’aigreur… « Ce qu’est l’IndyCar aujourd’hui est probablement ce que j’aurais imaginé que la F1 était avant ma naissance. C’est de la vraie compétition automobile. Il y a quelques jours, j’ai parlé à des pilotes d’IndyCar, et ils m’ont dit ’bienvenue, tu vas t’amuser. Mais au début, quand vous commencez en Europe, vous aimez ce que vous faites. Mais plus vous le faites, plus vous mourrez, plus votre esprit meurt. Alors que pour moi, je sens une continuité ici. C’est ma deuxième année en Formule 2, et pour avoir une troisième chance, je pense qu’il faut avoir un père riche. Et je n’ai pas ça » confiait-il ainsi l’an dernier.