Kimi Antonelli monte clairement en puissance en F2 depuis quelques courses : en témoigne encore sa victoire en course principale, le week-end dernier en Hongrie. Lors du meeting précédent en F2 à Silverstone, il s’était aussi imposé superbement sous la pluie.
On pourrait donc penser qu’il se rapproche peut-être d’un baquet Mercedes F1 pour l’an prochain.
Mais c’est tout le contraire. L’Italien, qui a eu peut-être quelques échos de Toto Wolff, a lui-même avoué qu’il n’était pas prêt pour faire le grand saut chez Mercedes F1 dès l’an prochain !
« Je ne sais pas si je serai prêt, pour être honnête. »
« J’apprends encore beaucoup de choses en F2, et il est certain que je fais encore pas mal d’erreurs, et il y a quelques détails qui comptent vraiment, et je ne les fais pas encore bien. Je ne fais pas encore tout correctement. »
« J’essaie de m’améliorer et de ne pas refaire les mêmes erreurs, et je pense que ma victoire en F2 en a été la preuve. »
Pourtant Antonelli bat Oliver Bearman, son coéquipier chez Prema, cette année. 51 points séparent les deux pilotes et l’absence de Bearman à Djeddah est donc loin de tout expliquer.
Si Bearman est prêt, pourquoi pas Antonelli alors ?
« Pour ce qui est de l’année prochaine, je ne veux pas vraiment y penser parce que rien n’est officiel et que je ne sais rien, pour être honnête. »
« L’objectif est de faire la meilleure année en F2, et repartir avec deux victoires est vraiment bon sur le plan mental, pour l’équipe aussi, parce que nous avons eu des difficultés au début de la saison, mais maintenant nous sommes en train de construire la dynamique. »
« À Silverstone, nous avons gagné sur le mouillé. Notre objectif principal était donc de nous améliorer sur le sec, ce que nous avons fait ce week-end. »
« J’espère que nous pourrons continuer sur cette lancée à Spa, qui est évidemment un circuit différent, un peu plus rapide que celui-ci, alors nous verrons ce qu’il en est. »
« Depuis Silverstone, je me sens beaucoup plus léger, j’ai moins de pression sur les épaules. »
« La pression montait d’un week-end à l’autre, évidemment, avec toutes les discussions (sur les transferts, ndlr). Silverstone a été un grand soulagement pour moi et je pense que ce week-end, je conduisais plus librement que les week-ends précédents, je conduisais de manière plus naturelle sans vraiment penser au résultat, en me concentrant simplement sur moi-même et je pense que cela s’est vraiment vu. »
« Même cette victoire, lors d’une course sur le sec, est un grand soulagement et un grand résultat pour nous tous. »
Wolff reste élogieux sur Antonelli
Trois pilotes semblent en pole pour remplacer Lewis Hamilton l’an prochain chez Mercedes F1 : Max Verstappen, s’il quitte Red Bull, ou bien Carlos Sainz. Et donc toujours Antonelli.
Car interrogé dans le paddock du Hungaroring, Toto Wolff ne lui a clairement pas fermé la porte Antonelli...
« Nous avons un garçon fort qui a fait une grande performance et a gagné de manière dominante. C’est pourquoi nous regardons vers l’avant. »
« Il doit se concentrer sur la Formule 1, c’est la chose la plus importante, mais cette victoire était une véritable déclaration d’intention. »
Mais que peut répondre précisément Toto Wolff aux propos surprenants de son jeune protégé ? Est-il surpris, déçu ?
« Je sais que nous oublions parfois… rappelez-vous à quel point nous étions stupides à 17 ans. Je peux clairement vous dire que mon manque de maturité ne m’aurait jamais permis de prendre des décisions claires dans un domaine aussi compétitif ».
« Et il y a quelques années seulement il était en karting, puis en Formule Régionale, et maintenant il est en F2, sous les yeux du monde entier pour cette place chez Mercedes. »
« Ce que j’aimerais voir de sa part, c’est qu’il fasse des erreurs et qu’il en tire des leçons. Continuer à guider l’équipe sur la manière d’améliorer les performances de Prema, et la gestion des pneus, mener la course en respectant la durée de vie des pneus - et tout cela a été fait [lors de la course de F2 en Hongrie]. »
« Et maintenant, nous allons voir s’il peut consolider ce niveau, mais en F2, c’est toujours difficile à juger, alors ce que nous voyons nous-mêmes dans les données des tests de Formule 1, c’est encourageant. »
C’est donc un peu le monde à l’envers ! À voir comment Mercedes F1 interprétera cet aveu d’Antonelli : humilité ? manière de s’enlever la pression ? Confiance pas assez préparée pour faire le grand saut… ?