Dans une période où la F1 subit une domination d’une seule équipe et où, dans le même temps, Pirelli est très critiqué pour ses pneumatiques, la question se pose d’un retour à une guerre des pneumatiques avec plusieurs manufacturiers. Mais cette idée n’emballe ni Pirelli, ni les équipes.
"Tout le monde parle du plafond budgétaire et que le fait d’avoir plusieurs fournisseurs de pneus signifie beaucoup que ça coûterait plus cher" explique Mario Isola.
"N’oubliez pas que lorsque nous avions plusieurs fournisseurs, les meilleures équipes avaient une équipe d’essai spécifique juste pour les pneus et on avait de nouveaux pneus, de nouveaux prototypes à chaque course, donc c’est un peu contre la philosophie d’avoir un plafond sur le budget."
"Mais si c’est la décision prise, nous évaluerons cela comme nous vous l’avons dit dans le passé et évidemment avec une approche différente, c’est beaucoup plus au sujet de la performance que donner le même produit à tout le monde."
Andy Green, directeur technique de Racing Point, n’est pas pour l’arrivée d’autres manufacturiers : "Je pense que plusieurs fournisseurs de pneus vont à l’encontre de toute l’éthique qui consiste à essayer de réduire les budgets et d’améliorer le spectacle."
"Il y aura aussi des différences au niveau des pneus. Actuellement, nous avons tous les mêmes pneus et nous pouvons tous faire le même travail sur la grille. Je pense que l’équipe qui fait le meilleur travail avec les pneus devrait être récompensée pour cela, donc je ne pense pas que ce soit la bonne façon de procéder pour le spectacle, pour être honnête."
Pau Monaghan, team manager de Red Bull, est du même avis : "Dans la F1 actuelle, plusieurs fournisseurs de pneus ne correspondent pas vraiment au modèle recherché. Nous n’effectuons pas de tests de pneus toutes les semaines et les pneus en soi ne sont pas un différenciateur de performance."
"C’est pourquoi notre philosophie est d’avoir un seul fournisseur. Cela changerait tout ce qui est déjà décidé aujourd’hui et si nous devions changer pour l’instant, nous ne sommes pas vraiment équipés pour emprunter cette voie."
Andreas Seidl, directeur de McLaren, rappelle que la guerre des pneumatiques n’a pas empêché des périodes de domination comme celle de Ferrari au début des années 2000 : "Nous ne devrions pas oublier non plus que même dans les années de la plus grande guerre des pneus, nous avions parfois une domination totale d’une équipe pendant toute la saison, je ne suis donc pas convaincu que ce soit la solution."
"Je pense qu’il est tout simplement important qu’entre les équipes, désormais, mais aussi avec la FIA et la FOM, qu’il faille prendre le temps de réfléchir pour définir clairement quelle est l’objectif pour les pneus, autant pour l’année prochaine que pour 2021."