Lewis Hamilton est ainsi revenu à un titre mondial seulement du record absolu de Michael Schumacher… qui pourrait être égalé dès l’an prochain. Égaler le Kaiser semblait improbable il y a encore cinq années, mais tel est bien désormais l’objectif qui doit être celui du Britannique et de Mercedes.
« Il y a une raison pour laquelle le record de Michael Schumacher tient : parce qu’il est très difficile à battre » a commencé par reconnaître Toto Wolff.
« Si nous pouvons fournir aux pilotes une bonne voiture, l’an prochain, une voiture qui soit compétitive, si nous continuons à travailler sur les faiblesses que nous avons toujours, à minimiser les erreurs, et si Lewis connaît une bonne saison, alors, il n’y a aucune raison pour laquelle il ne pourrait pas aller chercher un 7e titre. »
« Il conduit juste les F1 de manière diablement rapide. Il est talentueux, mais il cherche aussi vraiment à progresser, tout le temps. Et ce sont ces deux éléments qui le font vraiment briller au sein de sa génération. »
Comme depuis 2014, et malgré un nouveau changement de règlement important, Mercedes a donc réussi à conserver sa double couronne (titres pilotes et constructeurs). Pourtant, comme en 2017 et 2018, Ferrari a par moments disposé de la meilleure monoplace, en particulier en deuxième moitié de saison.
« Chaque championnat semble le plus difficile » admet Toto Wolff. « Peut-être parce que la mémoire nous sert aussi de bouclier [contre des souvenirs difficiles]. »
« Mais certainement, cette année, nous avons connu des hauts et des bas. Durant longtemps, le samedi, nous n’avions pas la voiture la plus rapide, mais nous avons pu aussi commettre le moins d’erreurs possibles le dimanche. Et ce fut certainement décisif pour nous faire remporter le titre. »
« Bien sûr pour moi, le moment marquant, c’est Austin. Nous avons retrouvé notre forme [du début d’année]. Nous avons remporté la course qui décidait du titre avec Valtteri, et le titre avec Lewis, avec un rythme solide. »
Toto Wolff a apprécié la rude concurrence de Ferrari en cette deuxième moitié de saison, surtout en qualifications.
« Nous apprécions énormément ce combat. Quand on gagne des courses vraiment difficiles, vous pouvez nous voir célébrer ces victoires. Et quand nous ne qualifions pas en pole, mais que nous pouvons gagner la course le dimanche, je reçois 10 fois plus de messages que si nous avions signé la pole. »
« Tout le monde veut voir un combat en F1, c’est ce qui nous pousse à continuer. Donc il faut que ces gars [Ferrari et Red Bull] soient forts, compétitifs, jouent avec les mêmes règles que nous. C’est ce qui nous fait aimer ce que nous faisons. »
Si cette saison fut enfin difficile pour Mercedes, c’est sans doute avant tout en raison de la perte de Niki Lauda, le directeur non-exécutif.
« La force de cette équipe réside dans chaque individu » résume Toto Wolff. « Je ne veux pas parler comme un politicien, mais c’est vraiment la colonne vertébrale de l’équipe – avoir ces personnes aussi talentueuses. »
« Niki était une partie très importante de l’équipe. Il me manque comme ami, comme partenaire, comme compagnon de route. »
« Aujourd’hui, il se tiendrait devant le bar de notre motorhome, et il nous dirait ‘Allez les gars, Lauda va s’envoler, finissez-en avec les médias, et partons’. Ou ‘Très bien, félicitations, que faisons-nous l’an prochain ? Je pense que nous n’avons pas été trop compétitifs ces dernières courses…’ Et cette pression nous manque. »
« Ce que vous voyez, sur la piste, ce n’est que la surface émergée de l’iceberg. Beaucoup de performance est en fait obtenue au Royaume-Uni. C’est juste le résultat d’un effort collectif, avec toute l’équipe. »