Dans l’affaire de la Mercedes rose, après la première condamnation de Racing Point, plusieurs équipes ont fait appel… dont Racing Point elle-même, qui estime avoir été condamnée injustement dans l’affaire. Des équipes au contraire, qui accusaient Racing Point, se sont rétractées.
Otmar Szafnauer est-il ainsi soulagé de voir que deux équipes motorisées par Mercedes (McLaren en 2021 et Williams), aient décidé d’abandonner là leurs poursuites ? N’est-ce pas un succès tactique encourageant ?
« Un petit peu. Nous avons fait appel de la décision en nous basant sur ce que les commissaires avaient écrit dans leurs conclusions. Les conclusions sont assez claires, vous savez, nous n’avons rien fait de caché ou de malhonnête. Nous avons été complètement transparents et ouverts avec la FIA tout au long de leur processus de vérification de nos conduits de freins et du reste de notre voiture. En gros, ils ont conclu que les règles, en particulier pour les conduits, étaient ambiguës et peu claires et, de ce fait, nous pensons que notre sanction pour une règle peu claire et ambiguë, que nous n’avons pas enfreinte intentionnellement, est un peu sévère. C’est la raison pour laquelle nous faisons appel et nous sommes très confiants de gagner en appel. »
« Nous aussi, nous voulons de la clarté, nous ne voulons pas que quelqu’un d’autre soit pris dans cette affaire. Cependant, la procédure d’appel a pour but de nous disculper - nous n’avons rien fait de mal, nous n’avons pas été malhonnêtes, nous avons été complètement ouverts - et la raison pour laquelle nous allons de l’avant avec la procédure d’appel, est que nous pensons que la sanction est un peu sévère pour une règle peu claire et nous voulons nous disculper. »
Si la F1 interdit bien l’an prochain les copies, comment fera Aston Martin F1 vis-à-vis de la philosophie Mercedes ? N’est-ce pas tout le business model de l’équipe qui pourrait se retrouver affecté ? Otmar Szafnauer pense plutôt que ce sont des plus petites équipes, comme Haas, qui pourraient être impactées...
« Pas du tout. Nous ne sommes pas l’équipe la plus touchée. Nous avons 500 employés. La raison pour laquelle nous n’en avons pas 700 ou 800 comme certaines des plus grandes équipes est que nous manquons de capacité de production interne de pièces. Mais si vous nous comparez à tous les autres en matière de conception, de développement, de personnel aérodynamique, nous sommes les mêmes. Cela n’a aucun impact. Nous avons toujours été un constructeur, de l’époque de Jordan à celle de Racing Point. Nous avons donc la capacité de concevoir, de développer et de construire tous nos propres composants. »
Otmar Szafnauer veut de la clarté, c’est entendu, notamment sur la transition entre pièces listées et non listées… Mais pourquoi ne pas avoir demandé à la FIA de clarifier ce règlement avant que n’éclate la polémique ? Du reste, dans leur jugement, les commissaires avaient aussi regretté que Racing Point ne soit pas assez revenue vers elle... ce que conteste le directeur d’écurie.
« C’est ce que nous avons fait en mars. Nous avons invité la FIA et nous leur avons expliqué et montré notre processus de conception et de développement. Ils en ont été satisfaits et nous avons obtenu un certificat de bonne conduite de leur part. Nous avons reçu une lettre qui disait que tout était conforme à tous les règlements, alors c’est exactement ce que nous avons fait. C’est ce qui s’est passé en mars. Il se trouve que cette année, nous avons commencé à courir en juillet, donc nous avons eu beaucoup de temps et beaucoup d’opportunités, qui ne se sont pas présentées. »