Faut-il organiser une course sprint réservée aux jeunes pilotes et rookies, par exemple après le dernier Grand Prix F1 de l’année, à Abu Dhabi ?
L’idée fait son chemin dans le paddock. Elle pose certaines problématiques logistiques et bien sûr financières, mais elle permettrait aussi de mieux mettre en valeur de jeunes talents, qui ont bien peu souvent l’occasion d’exprimer leur science du pilotage.
La question calendaire fait également débat : faut-il attendre l’an prochain ou essayer de précipiter les choses en visant un premier évènement dès le Grand Prix d’Abu Dhabi de cette année ?
Pour Christian Horner, le patron de Red Bull, 2024 est très faisable !
« C’est quelque chose que j’ai présenté lors des dernières Commissions F1, parce que je pense que c’est une bonne chose pour les jeunes pilotes. »
« C’est comme tout dans la vie, si vous voulez qu’une chose arrive, vous devez la faire arriver. Et il y a eu une directive claire pour dire : ’Allez, faisons le travail pour que ce soit cette année’. »
« Évidemment, cela met la pression sur les groupes de travail sportifs et les différents directeurs d’équipe pour qu’ils travaillent avec la FIA à l’élaboration d’un ensemble de règlements. »
Christian Horner donne également quelques renseignements : il n’y aurait non pas deux, mais une voiture par équipe.
« C’est éminemment faisable, ça n’a pas besoin d’être trop compliqué. Il s’agira simplement d’une seule voiture par équipe au lieu de deux et, en fait, vous utiliserez le kilométrage d’une manière différente, au lieu de vous contenter des performances pendant une journée de tests. »
« L’événement se déroulera en une seule journée, de sorte que les qualifications seront l’équivalent de celles d’un format type ‘course sprint’. »
« Ça arriverait à la fin d’une longue saison, mais je pense que ce sera une bonne chose. C’est une grande opportunité pour les jeunes pilotes et nous le soutenons pleinement. »
Ces tests seraient également un bon moyen de comparer équitablement les pilotes entre eux, poursuit Christian Horner, alors que bien souvent les comparaisons directes sont faussées (comme peut-être lors du test récent entre Jack Doohan et Mick Schumacher chez Alpine F1 !)
« Le problème avec certains tests rookies, c’est qu’ils sont tous faits pendant des essais privés et on ne sait jamais s’ils roulent avec 50 kg, 70 kg, 30 kg de carburant, quel mode de moteur ils utilisent… on ne sait pas vraiment, on ne sait pas comment les concurrents se débrouillent ».
« C’est une opportunité fantastique. Elle arrive à la fin d’une saison bien remplie, mais contrairement à ce qui se passe lorsqu’on se contente de courir en consommant du carburant et des pneus, seules les équipes qui font rouler ces pilotes savent s’ils font du bon travail ou non. C’est fantastique de donner à 10 débutants l’opportunité de sauter dans les voitures actuelles et d’avoir l’équivalent d’une course sprint, et je pense que ce sera un événement très populaire. »
Haas et Sauber en soutien
Chez Haas F1, Ayao Komatsu appuie également cette idée. Même si elle coûtera de l’argent au plus petit budget du plateau ?
« Si vous ne faites pas ce genre de choses, vous n’aurez que des tests pneumatiques pour les jeunes. Je pense donc que cela ajoute de la valeur à la journée, la rend plus excitante et donne l’occasion de faire monter un jeune pilote dans la voiture. »
« De nos jours, il est tellement rare que les jeunes pilotes aient l’occasion de monter dans une voiture de Formule 1, alors oui, c’est une initiative intéressante. »
Alessandro Alunni Bravi, le représentant de Sauber, admet lui aussi une insuffisance actuelle de la F1. Les EL1 obligatoires pour les jeunes pilotes (deux sessions par an) ne sont pour lui « pas suffisantes pour montrer ce que vous pouvez faire » et sont également « risquées » pour les équipes, qui ne veulent pas sacrifier leur week-end...
« Je suis donc entièrement d’accord avec Ayao. Il est important de donner plus d’opportunités aux débutants, de les montrer. Nous savons à quel point il est difficile d’accéder à la Formule 1, et les séances en EL1 ne sont pas suffisantes pour montrer ce que l’on peut faire et il y a beaucoup de risques, y compris pour l’équipe, si un pilote veut montrer sa performance en EL1. »
« Cette course sprint, c’est une très belle opportunité. Pour nous aussi, qui n’avons pas de programme d’essais privés, c’est une occasion supplémentaire d’avoir plus de données et d’évaluer non seulement la performance elle-même, mais aussi l’état d’esprit et l’approche du pilote débutant. »