Alors que la FIA a dévoilé ses mesures après les erreurs de Suzuka (à lire ici), deux pilotes de Formule 1 affirment qu’un problème de fond reste à régler, plus complexe celui-là.
En effet la nouvelle ère aérodynamique à effet de sol a déclenché un problème inattendu avec de l’eau projetée derrière les monoplaces en plus grande quantité.
Les nouvelles règles ont été conçues pour rendre les courses plus serrées et les voitures plus faciles à dépasser, ce qui fonctionne sur le sec. Mais cet effet secondaire involontaire est devenu très clair récemment à Suzuka.
"Il faut qu’on trouve une solution," lance Charles Leclerc, "parce que les conditions climatiques nous permettraient de piloter. Si on était seul en piste, il n’y aurait aucun problème, mais le souci provient des caractéristiques des nouvelles F1. Les fonds plats sont devenus très puissants et amplifie encore le phénomène de projections d’eau."
"Du coup ça envoie toute l’eau en l’air et il n’y a absolument aucune visibilité," poursuit le pilote Ferrari.
"Ce serait bien de montrer aux téléspectateurs la vue depuis la caméra située dans notre casque pour qu’ils puissent se rendre compte. On n’arrive parfois même pas à voir la ligne blanche à droite de la voiture et elle se situe pourtant à un mètre de nous. Dans cette situation-là, ça devient vraiment dangereux. Ce n’est plus du pilotage, c’est juste une part de chance. Il faut espérer qu’il n’y ait pas une voiture devant. C’est dommage, parce que comme je le dis la quantité d’eau en piste qu’on a connu au Japon ne nous empêche pas de rouler, c’est juste la visibilité qui n’était pas assez bonne."
Du côté de George Russell, le pilote Mercedes F1 admet que "le problème de visibilité au Japon était énorme", mais il n’est pas sûr à 100% que cela soit dû au seul effet de sol.
"Difficile à dire," dit le directeur du GPDA, interrogé sur la déclaration de Leclerc.
"Ou peut-être est-ce dû à certains types d’asphalte, car il y a parfois beaucoup plus de sprays qu’à d’autres endroits. Évidemment, il est difficile de changer les choses à ce niveau, mais nous devons trouver un moyen."
Une idée lancée est que, lorsque la FIA décide qu’il est trop dangereux de faire de la course, une période au cours de laquelle les pilotes peuvent rouler en toute sécurité pour disperser l’eau pourrait commencer.
"J’ai été assez surpris de la rapidité avec laquelle l’eau stagnante a disparu une fois que nous étions en course. Alors peut-être que c’est quelque chose à envisager," poursuit Russell.
"Nous pourrions essayer de nous débarrasser de l’eau plus rapidement en faisant quelques tours dans les voitures de F1. Il faut évidemment que la pluie soit arrêtée ou bien moins forte sinon c’est comme chercher à vider un océan avec une petite cuillère."