La crise du Covid-19 a secoué le monde entier et ses répercussions en termes de crise économique et sociale ne font que commencer.
Le monde de la F1 a bien entendu été fortement touché, avec un début de saison retardé de plusieurs mois et des équipes fragilisées, à commencer par Williams et McLaren, qui cherchent des investisseurs ou au moins des financements.
Il n’en reste pas moins qu’une unité remarquable (relativement à ce sport très égoïste) a permis de prendre des mesures historiques.
"Je ne veux pas dire que cette crise a eu un côté positif. Mais à cause de la crise, nous avons dû prendre des décisions sérieuses. La FIA et la FOM ont fait du bon travail. Nous avons pris des décisions urgentes concernant les réglementations techniques et sportives et le plafonnement des coûts. Heureusement, nous avons trouvé des solutions," souligne aujourd’hui Frédéric Vasseur, directeur de Sauber Motorsport, qui aligne Alfa Romeo en F1.
La mesure phare est bien entendu le plafond budgétaire qui, à partir de 2021, sera de 145 millions de dollars au lieu de 175.
"Nous n’aurons pas d’ajustement à faire car, en 2021, notre budget sera inférieur au plafond. Je ne pense donc pas que nous devrons procéder à des changements ou réduire le personnel de l’équipe."
Le plafond baissera ensuite de 5 millions de dollars par an pour atteindre 135 millions en 2023. Un plafond qui sera conservé sauf nouvel accord pour 2024 et 2025.
"Il est difficile de dresser un tableau précis de l’avenir aujourd’hui. Nous ne pouvons même pas faire de prédictions pour cette année. Nous ne savons pas combien de courses nous aurons réellement. Et nous ne savons pas ce que nous allons réellement gagner à l’avenir, en termes de sponsors ou de primes. Nous ne savons pas comment la crise affectera la Formule 1 en général. Avec les voitures de 2022, les coûts doivent baisser. Mais je pense que nous n’aurons pas à faire d’ajustements structurels dans l’équipe et que nous continuerons à être en dessous du plafond des coûts même après 2023."
"De plus, la situation actuelle est difficile pour tout le monde. Les budgets vont baisser considérablement. Nous serons certainement impactés. Ce sont les conséquences de la crise. Chaque équipe devra s’adapter à cette nouvelle situation au cours des six à huit prochains mois."
Vasseur reconnait que ainsi que "le plafonnement des coûts a peu d’impact sur notre situation. Nous étions et sommes en deçà des budgets mentionnés. La grande différence pour nous est l’augmentation de la distribution des revenus et le fait que les nouvelles voitures seront moins chères à partir de 2022."
"Mais nous serons encore loin de réaliser un profit. C’est certainement un pas en avant. Nous allons encore devoir attendre pour atteindre le seuil de rentabilité. Nous en voulons certainement plus. Nous y travaillerons."
Il n’y a pas que les coûts qui ont été visés par les décisions prises par le monde de la F1. De nouvelles règles doivent aussi permettre plus d’égalité des chances...
"C’est du moins le but. La réduction du budget sera une tâche lourde pour les grandes équipes plutôt que pour les petites. Avec un ensemble de réglementations stables, nous verrons un rapprochement des performances. Mais je ne m’attendais pas à ce que nous devancions Mercedes ou Ferrari à partir de 2022. Ce sera certainement plus facile pour nous que pour les grandes équipes en tout cas."
La F1 a aussi introduit un nouveau système de développement en soufflerie, avec des quotas, plus importants pour les derniers, moins importants pour les premiers.
"Cela devrait aider à rapprocher un peu le peloton," estime le directeur d’Alfa Romeo.
"La motivation derrière cela est toujours la même : avoir un sport meilleur. Quelque chose de plus excitant. Plus de batailles."