Après Zak Brown, c’est au tour de Andreas Seidl, le directeur de l’écurie McLaren en F1, de mettre la pression sur la FIA et les écuries de pointe, afin d’aboutir à l’abaissement des budgets plafonnés. Cette mesure (qui consisterait à abaisser le budget plafond de 175 à 150 millions de dollars, voire moins) est portée par les écuries de milieu de grille (ainsi que Mercedes), dans le but d’assurer la viabilité financière de la F1, mise en péril par la crise du coronavirus.
Pourtant les négociations patinent, visiblement à cause de Red Bull et Ferrari. Zak Brown n’avait d’ailleurs pas hésité à accuser ces deux écuries de ne pas jouer collectif. Les dernières déclarations de Seidl vont dans le même sens : il s’agit de tirer la sonnette d’alarme, car il y a péril en la demeure F1 !
« La crise que nous traversons actuellement est le dernier signal d’alarme pour un sport qui n’était pas en bonne santé auparavant, qui n’était pas durable, et qui a maintenant atteint un point où nous avons besoin de changements importants et drastiques. »
« Il y a un grand risque que nous perdions des équipes à cause de cette crise, si nous ne prenons pas des mesures décisives maintenant. »
« Pour nous, le plus important est de faire le prochain grand pas sur le plafond budgétaire, car nous pensons que c’est absolument important, en raison des pertes financières auxquelles nous allons être confrontés cette année. C’est aussi important pour s’assurer d’avoir un impact positif pour tous ceux qui participeront à la Formule 1 à l’avenir, pour s’assurer de participer à un sport qui soit sain et durable du point de vue financier. »
Mais ainsi que le reconnaît Seidl, tout le monde n’est pas d’accord sur ce constat : sans nommer une fois encore Ferrari ou Red Bull, le patron de McLaren F1 relève des divergences de vue dans le paddock…
« Je pense que ce qui se passe en ce moment est normal. Il n’y a aucun signe qui montre que la F1 n’existera plus l’an prochain. Jean Todt a beaucoup de discussions individuelles avec les différentes équipes, ce qui est compréhensible car elles ont des intérêts différents dans cette discussion. J’apprécie son leadership. »
« Mais en même temps, je vois clairement que tout le monde comprend que nous sommes dans une grande crise, et que nous devons prendre des décisions importantes pour nous assurer de protéger les équipes et la Formule 1. J’espère donc toujours que nous ferons un grand pas en avant en ce qui concerne le plafond budgétaire dans les prochains jours, et que nous prendrons des décisions audacieuses, car ce sera dans le meilleur intérêt, non seulement de nous, mais aussi de toutes les écuries » poursuit Seidl, en s’adressant à Maranello et Milton Keynes…
Pourtant, l’abaissement des budgets plafonnés est une mesure de moyen terme, qui ne correspond pas à l’urgence de liquidité, de court terme, à laquelle se retrouvent confrontées les équipes de F1.
Abaisser le montant des budgets plafonnés « ne nous aidera pas pour cette année » reconnaît en effet Seidl.
« Car cette année, nous avons besoin d’autres mesures à court terme comme celles qui ont été discutées précédemment, comme le gel des voitures, etc. »
« Mais au moins, cela donnera à tous les participants à la Formule 1 la perspective que le sport sera beaucoup plus sain et plus durable à l’avenir, ce qui, espérons-le, permettra à toutes les équipes de survivre à cette crise. »