L’entrée en F1 de Michael Andretti va Andretti Global semble définitivement se heurter aux autres équipes. En effet, après Mercedes et Red Bull, Ferrari ne semble pas plus intéressé par cette idée, comme l’explique son directeur Mattia Binotto.
"C’est l’affaire d’un marché. Comme toujours, nous devons être équilibrés, vous devez voir toutes les choses qui sont autour de la table parce qu’il y a toujours une limite à avoir plus de pilotes" avance Binotto.
"Cela fait partie du jeu, mais nous devons aussi avoir la bonne dimension de ce qui est un sport réussi. À cet égard, il y a l’évaluation de la durabilité de l’équipe, et le fait de ne pas être trop nombreux. Donc je dirais qu’en termes de priorité, ce n’est pas un besoin pour la Formule 1."
Le son de cloche est le même du côté de la F1. Son PDG, Stefano Domenicali, est toujours intransigeant quant à la prudence concernant la 11e équipe : "Je pense que cela touche exactement le problème, il s’agit d’être équilibré et d’avoir une vision de l’avenir."
"Maintenant, la Formule 1 est extrêmement compétitive, mais il faut être très fort en termes financiers et en termes de compétences. C’est l’une des choses qui est cruciale pour s’assurer que la stabilité du système sera présente pour longtemps."
"Vous voyez à quel point il est difficile aujourd’hui de trouver des personnes de grande qualité dans tous les secteurs d’activité. Je dis cela avec beaucoup de respect, bien sûr."
"Mais je ne pense pas qu’aujourd’hui, ce soit un élément où l’on puisse dire que l’on va échouer. Il y aura un moment où nous devrons investir pour l’avenir, mais nous devons être équilibrés. Je ne dis pas que cela n’arrivera pas, je dis que nous devons le faire étape par étape."
Que prépare le clan Andretti en coulisses ?
Ainsi, il est difficile d’imaginer un consensus dans les prochains mois pour la validation d’une 11e structure. Andretti va donc devoir reprendre ses plans initiaux, qui étaient d’acquérir une équipe existante.
L’ancien pilote était prêt à mettre 650 millions de dollars pour racheter Sauber l’an dernier, mais les propriétaires de l’équipe suisse ont finalement refusé l’offre. Une autre piste pourrait évidemment être AlphaTauri.
En effet, de nombreuses choses semblent se tracter dans les coulisses autour de Red Bull. La première est le refus de Dietrich Mateschitz de vendre des parts de son équipe à Porsche, alors que le deal était validé, comme l’ont prouvé des documents officiels.
Le milliardaire autrichien aurait donc décidé de continuer ses investissements dans Red Bull Racing... au détriment d’AlphaTauri ? Car si l’objectif est de réduire le poste de dépense de la F1 au sein du groupe Red Bull, la deuxième équipe peut être une économie nette et une belle rentrée d’argent.
AlphaTauri mise de côté... avant un rachat ?
Cela expliquerait aussi le peu d’investissements qui semblent être faits depuis le début d’année, avec une évolution mineure pour seule mise à jour sur l’AT03. On est loin des propos de l’an dernier, où Helmut Marko révélait qu’AlphaTauri allait devenir l’écurie "sœur" de Red Bull, et non son satellite.
La décision de libérer Pierre Gasly, encore impossible à imaginer il y a quelques semaines, est aussi étonnante. Il y a en effet de quoi se demander pourquoi l’expérience du Français, jugée comme cruciale par Marko et Franz Tost, ne semble plus entrer dans les plans de l’équipe italienne.
Enfin, l’arrivée de Colton Herta dans l’équation, lui qui n’a jamais été cité avant pour un baquet en F1, a elle aussi de quoi surprendre. AlphaTauri, qui ne jurait que par sa filière, accepterait de prendre un pilote américain venu de l’IndyCar ?
Quand celui-ci est un pilote étant sous contrat avec Andretti, il est facile de trouver des connexions pour un avenir en commun entre AlphaTauri et Andretti. En tout cas, les coulisses semblent clairement s’agiter sur ce front.