Le PDG de la Formule 1, Stefano Domenicali, a répondu aux dernières polémiques en cours concernant la FIA et les déclarations de son président lors d’un entretien avec Sky Sport.
L’Italien a commencé par déclarer que la FIA devait "faire son travail correctement" et que le sport devait éviter de répéter les conclusions confuses et controversées des deux derniers championnats.
Dans le viseur, bien entendu, la fin de saison 2021 décidée par le directeur de course de la FIA, Michael Masi, et la confusion à Suzuka concernant l’attribution des points lors d’une course tronquée qui a finalement décidé du titre 2022.
"Ces choses ne devraient pas arriver," lance Domenicali.
"Pour la valeur du sport, nous devons nous assurer que chacun fait son travail correctement."
Le ton est donné mais la FIA avait déjà entamé une refonte de son appareil de gouvernance pour la F1. Les changements qui en ont résulté ont été achevés le mois dernier et ont permis à Steve Nielsen de quitter la F1 pour rejoindre la FIA en tant que directeur sportif.
"L’arrivée de Nielsen a montré que l’instance dirigeante du sport et le détenteur des droits commerciaux travaillent très étroitement ensemble," poursuit Domenicali, "parce qu’il est important que nous ayons des gens qui comprennent les besoins de chacun d’entre nous pour travailler pour un grand sport. Et nous savons qu’il y a eu beaucoup de discussions à cet égard et qu’il est très important de faire un pas en avant."
Domenicali tient à éviter de nouvelles controverses à l’avenir.
"On peut comprendre ce qu’est la FIA et ce qu’est la FOM. Nous avons la Formule 1. La Formule 1 est une seule marque et la crédibilité de cette marque est vraiment liée à celle qui doit faire le travail parfait dans le rôle qu’elle a."
La FIA et la F1 se sont retrouvées de plus en plus en désaccord sur un certain nombre de questions depuis que Mohamed Ben Sulayem a pris ses fonctions de président fin 2021.
Liberty Media, le propriétaire de F1, a été particulièrement énervée par les commentaires de Ben Sulayem sur les réseaux sociaux remettant en question la valeur du sport (20 milliards de dollars) alors que l’Arabie saoudite avait fait une offre, finalement refusée. Les représentants de la F1 ont qualifié les propos de Ben Sulayem d’inacceptables et une lettre officielle a été envoyé par les services juridiques.
"La lettre était importante pour clarifier le rôle de chacun de nous," explique aujourd’hui Domenicali.
"Je pense qu’il n’y a pas d’autres choses à commenter à ce sujet parce que, comme je l’ai dit, nous devons rester concentrés sur ce que nous pensons être bon pour la croissance du sport. Même s’il ne s’agissait que d’une nouvelle qui n’en était pas une, si je puis dire, la valeur de notre sport augmente, nous devrions tous être heureux car cela signifie que nous faisons tous un excellent travail."
Domenicali a tenté de relativiser la grandeur de la friction actuelle entre les deux organes, mais a clairement indiqué qu’il s’attend à voir des améliorations dans le fonctionnement de la FIA au cours de la deuxième année de mandat de Ben Sulayem.
"Avec l’arrivée de Mohamed Ben Sulayem en tant que nouveau président l’année dernière, il était clair que, comme d’habitude, lorsqu’un nouveau président arrive, il y a un manifeste qu’il doit respecter."
"C’était sa proposition devant les membres qui ont voté pour lui et il y a la nécessité et le temps de s’adapter pour avoir la bonne équipe pour évaluer le bon rôle au sein de la FIA par rapport au rôle à avoir dans le championnat de F1. Et il n’y a pas de secret pour dire que la clé du succès du sport est que chacun fasse son travail et s’assure que nous le faisons de la bonne manière au profit de la croissance du sport. Toute sorte de ’personnalisme’, toute sorte de chose qui n’est pas utile pour cela, ça n’a pas besoin d’être commenté car nous avons tout intérêt à faire en sorte que notre sport se développe."
"Nous devons faire un meilleur travail en tant que détenteur de droits commerciaux, les équipes et les pilotes doivent faire leur propre travail de la bonne manière. Et c’est la même chose pour la FIA qui a eu un an pour se développer et grandir, pour travailler sur une nouvelle équipe et ils doivent fournir le travail attendu parce que chacun a mis sa crédibilité entre les mains de l’autre. Nous sommes tous unis là-dessus. Si quelqu’un ne fait pas le bon travail, ce sera un problème."
Et de conclure ainsi :
"La clé du succès est donc que chacun fasse son travail de la meilleure façon. De nous aux équipes et aux pilotes mais aussi à la FIA. En tant que président, Mohammed devrait s’occuper des choses stratégiques et laisser le quotidien à d’autres comme nous. J’espère poursuivre les discussions avec lui pour les décisions importantes qui affectent notre sport."