En pleine polémique sur la liberté d’expression des pilotes, sur la place des sujets politiques, sociétaux ou environnementaux dans le sport, voilà un nouveau partenariat qui « tombe à pic » pour la F1 : la conclusion d’un accord avec l’UNICEF, le Fonds des Nations unies pour l’enfance.
La F1, à travers cet accord, s’engage à contribuer à deux objectifs majeurs en particulier de l’UNICEF : d’une part, assurer un accès universel à une éducation de qualité pour tous les enfants (alors que selon une étude récente de la Banque mondiale, de l’UNICEF et de l’UNESCO, plus de 70 % des enfants à l’âge de 10 ans ne sont pas en mesure de comprendre et lire un texte simple) ; et d’autre part, apporter un soutien aux actions humanitaires urgentes de l’UNICEF (comme en ce moment, pour soutenir les enfants victimes des séismes en Turquie et Syrie).
Concrètement, dans le cadre de ce partenariat conclu pour une durée de trois années pour le moment, la F1 va apporter un premier soutien en appuyant le programme « Learning passeport » de l’UNICEF : il s’agit d’une plateforme digitale qui permet, via une tablette, d’accéder (même hors ligne) à des contenus éducatifs.
Et c’est là un sujet majeur quand l’on sait qu’en Afrique subsaharienne, plus de 9 enfants sont 10 n’ont pas accès à un ordinateur à la maison, ou quand l’on compte fréquemment plus de 100 élèves par classe…
La F1 permettra notamment à ce programme éducatif de s’étendre : alors qu’il est déjà déployé dans 26 pays, la F1 soutiendra son implantation dans 19 nouveaux pays, ainsi que le lancement d’une version hors-ligne pour le Mexique et le Brésil.
Quant à l’autre versant (humanitaire, dans un contexte d’urgence) de l’action de l’UNICEF, la F1 va là encore apporter son concours, sur un horizon de trois ans aussi, à travers son fonds d’urgence.
Par son soutien financier, la F1 pourrait aider jusqu’à 6,5 millions d’enfants dans des situations vulnérables (dans des pays en conflit, ou après une catastrophe naturelle, etc.) à accéder à une éducation de qualité, y compris à des enseignements STEM (science, ingénierie, technologie et mathématiques).
Relier soutien financier, innovation technologique et action humanitaire faisait grand sens pour Stefano Domenicali, le président de la F1, qui a ainsi commenté ce nouveau partenariat.
« Le partenariat avec l’UNICEF nous permettra d’utiliser efficacement la plateforme mondiale de notre sport pour aider à combler le fossé éducatif dont souffrent les enfants les plus vulnérables du monde. »
« Chaque enfant a le droit de recevoir une éducation de qualité et d’être protégé en cas d’urgence. Nous sommes fiers de pouvoir jouer un rôle en veillant à ce que les enfants les plus vulnérables soient dotés des connaissances et des compétences dont ils ont besoin pour atteindre leurs objectifs. »
« Dans un sport où la recherche, la technologie et l’innovation jouent un rôle essentiel dans la réussite d’un pilote et d’une équipe, l’éducation est au cœur de la Formule 1. »
Jon Sparkes, Directeur exécutif du Comité britannique pour l’UNICEF (la F1 étant basée au Royaume-Uni) s’est bien sûr félicité de ce partenariat :
« Le monde est confronté à une crise croissante de l’apprentissage, avec des millions d’enfants qui continuent à être hors de l’école et à ne pas avoir accès à la technologie dont ils ont besoin pour apprendre et s’épanouir. »
« L’investissement dans l’éducation est fondamental pour le développement des enfants et des jeunes, ainsi que pour la construction des sociétés et des économies dont ils auront besoin à l’avenir. Nous devons donc agir maintenant pour prévenir cette crise de l’apprentissage. »
« Avec la Formule 1, nous lançons un nouveau partenariat qui contribuera à faire en sorte que davantage d’enfants aient accès à un enseignement de qualité et à la formation professionnelle dont ils ont besoin pour réussir à l’école, au travail et dans la vie. À l’UNICEF, nous pensons que le sport joue un rôle unique en rassemblant les gens, ce qui nous permet de nous attaquer aux plus grands problèmes qui touchent les enfants, notamment ceux qui sont pris dans des situations d’urgence humanitaire. »
Un partenariat qui prolonge l’action humanitaire de la F1
Il ne s’agit pas là du premier partenariat entre la F1 et l’UNICEF : suite à l’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie, la F1 avait aussi apporté à l’UNICEF son soutien financier, à travers son fonds d’urgence, pour venir en aide aux enfants ukrainiens.
Pour rappel, la F1 soutient d’ores et déjà un programme de bourses visant à faire accéder 10 étudiants (par an) issus des minorités, à des études d’ingénierie. Mais on parle ici d’un partenariat pouvant atteindre plusieurs millions d’enfants !