Pour la première fois depuis près de 20 ans, le Grand Prix de Monaco et les 500 Miles d’Indianapolis n’étaient pas à la même date cette année. Pour le manager de la F1, Ross Brawn, ces dates pourraient être un avantage pour faire communier les deux disciplines, et ainsi gagner en popularité chacune de leur côté.
"De notre perspective, la FOM, nous apprécions tous les sports mécaniques, car mon ancien collègue Sean Bratches disait que lorsque la marée monte, tous les bateaux suivent, et nous y croyons vraiment. Si vous augmentez l’intérêt dans le sport auto, davantage de fans s’impliquent" explique Brawn.
"La série Netflix ’Drive to Survive’ a été un grand succès, elle a amené les fans vers la F1. Il n’y a pas de doute quant au fait que ces fans vont regarder d’autres formes de sport auto car ils découvrent soudainement ce nouveau monde."
"C’est pareil pour nous, nous voulons que l’Indy 500 soit un grand succès afin que, lorsque l’on va aux Etats-Unis, les fans viennent vers nous. C’est bien que les dates n’aient pas été en même temps ce week-end, ça m’a donné l’occasion de regarder puisque pour une fois, je ne revenais pas de Monaco !"
"Nous aimons toutes formes de sport auto. C’est bien qu’une équipe de Formule 1, McLaren, soit impliquée là-bas maintenant. Les pilotes de F1 y ont toujours été impliqués et ça semble être devenu une carrière après la F1, mais peut-être que ça n’a pas besoin de l’être si les dates ne s’opposent pas."
Depuis l’an dernier, l’IndyCar et l’Indianapolis Motor Speedway sont la propriété de Roger Penske. Ce dernier est également propriétaire de l’équipe éponyme dans laquelle court Simon Pagenaud, et connaît très bien la F1.
C’est d’ailleurs à la suite de son rachat que la rumeur d’un retour de la Formule 1 à Indianapolis est née. Mais pour Brawn, le fait de devoir faire affaire avec Roger Penske pourrait créer davantage de passerelles, y compris si un pilote de F1 veut disputer l’Indy 500, comme l’a dit Lando Norris récemment.
"Nous sommes totalement ouverts. Je pense que nos dirigeants, y compris moi-même, sont tout à fait ouverts à ce genre de possibilités. Avant tout, il faut que le spectacle sportif soit amélioré."
Il faut en effet que la venue d’un pilote européen pour la course soit justifiée et légitime : "Nous ne voulons pas que tout cela se transforme en une sorte de faux événement, mais nous sommes très ouverts à ce genre d’initiatives."
"Et bien sûr, Indy est dirigé par un vieil ami à nous, Roger Penske, qui s’est toujours intéressé à la Formule 1 et a été impliqué à certains moments dans la Formule 1, donc il y a de vraies possibilités de collaborations."
La question de la préparation à la course se poserait tout de même. En effet, l’Indy 500 requiert plusieurs jours d’essais, ainsi qu’un programme d’orientation pour les débutants. Fernando Alonso l’avait fait en 2017, au prix de nombreux voyages.