Pour rajeunir son public comme pour conquérir de nouveaux marchés, la F1 compte beaucoup sur les réseaux sociaux. Sous l’ère Bernie Ecclestone, beaucoup de retard avait été pris. Le rattraper était donc crucial, et c’est ce à quoi s’emploient la FOM et la FIA.
Les investisseurs de Liberty Media étaient donc très intéressés par la croissance de la F1 sur le digital. Stefano Domenicali leur a répondu, et avait des chiffres prometteurs à leur confier.
« Pour l’ensemble de la saison, nous sommes satisfaits de la réaction de nos fans sur de multiples plateformes. Nous avons réalisé des gains significatifs sur les réseaux sociaux, ce qui a fait de la F1 le sport majeur en plus forte croissance, quant à sa performance sur les quatre principales plateformes sociales, devant d’autres sports majeurs tels que la NFL, la NBA, le PGA Tour et la WWE. »
« Nous avons connu la croissance la plus rapide de l’engagement numérique, par rapport à l’ensemble des autres sports majeurs, avec une augmentation de 99 % en 2020 [comparé à 2019]. »
L’engagement recouvre le nombre de likes, de vues, de partages, de commentaires. La F1 a ainsi profité du déplacement numérique de la discipline, comme de la mise en sommeil d’autres sports, pour faire cette percée.
« Nous prévoyons d’engager plus de fans en 2021, et nous nous sommes fixés un calendrier passionnant de 23 courses. Cela inclut l’ajout de l’Arabie Saoudite et la course très attendue aux Pays-Bas » poursuit Stefano Domenicali.
La diffusion over-the-top (OTT), par contournement, est aussi prisée par la F1. Concrètement via F1 TV, la FOM peut " contourner " les diffuseurs traditionnels et encaisser plus de droits. Stefano Domenicali a d’ailleurs insisté sur ce point...
« Nous pouvons voir une très bonne opportunité d’étendre et d’explorer différents modèles pour, comme je l’ai dit, être des plateformes complémentaires et fournir une connexion directe à la base de fans, dans le monde OTT qui est encore un domaine que nous allons certainement regarder de plus près. C’est très important pour l’avenir. »
Faut-il abandonner les fans hardcore pour les jeunes fans qui picoreront la F1 sur les réseaux sociaux ? Non bien sûr, poursuit Stefano Domenicali.
« Mais, pour être honnête, je crois que si vous êtes capable d’attirer de l’intérêt comme nous le faisons pour ce sport, parce que l’intérêt est là, nous devons nous assurer que le sport que nous façonnons pour l’avenir, donne le contexte pour s’assurer que le spectacle proposé plaira aux fans. Et c’est pourquoi nous avons beaucoup d’activités liées pour nous assurer que, tout d’abord bien sûr, nous ne perdions pas les fans traditionnels et très religieux. Mais nous devons parler le langage des nouveaux supporters, des nouveaux fans, de la jeune génération. Nous avons donc beaucoup de progrès à faire pour que cela se produise dès cette année. Pour être honnête, je suis donc positif sur ce point. »
Greg Maffei, le PDG de Liberty Media, lui évoque d’autres leviers de croissance, digitaux ou non, pour attirer de jeunes fans...
« Il faut avoir une meilleure compétition sur la piste, avec un plateau plus équilibré - en 2022, c’est prévu par le nouveau règlement. Et il y a beaucoup de choses annexes aussi qui arrivent comme les fans festivals, comme Drive to Survive, tout cela suscite l’intérêt des fans, évidemment la composante eSports aussi. C’est un élément important quand on cherche à se renouveler, à susciter l’intérêt des fans, à susciter l’enthousiasme. »