Il ne fait aucun doute qu’à moyen terme, la Formule E pourrait poser une concurrence sérieuse à la F1. Mercedes a d’ores et déjà engagé une équipe à part entière dans le championnat électrique, et Honda a publiquement avoué qu’elle réfléchissait à son engagement dans le sport automobile, pour savoir si la Formule E n’était pas aujourd’hui plus pertinente que la F1 et ses V6 Hybrides.
Mais pour contrer cette menace, la F1 pourrait faire le choix (en partie) de l’électrique, en devenant une « FE1 » selon la formulation inventée par un acteur central du sport – et très engagé pour la planète - Lewis Hamilton. Le pilote Mercedes s’exprimait – ce n’est pas un hasard – dans un évènement présentant la stratégie de son équipe pour atteindre la neutralité carbone d’ici la fin de l’année.
« L’an prochain, les F1 auront déjà l’air bien différentes. Je suis allé à l’usine, je sais sur quel type de moteurs ils travaillent toujours, des plus petits moteurs. »
« Nous avions auparavant des V8, nous utilisons maintenant un tiers de carburant en moins qu’avant. Les développements à venir vont être vraiment, vraiment intéressants. »
« Si la Formule 1 sera un jour "FE1", ce qui n’arrivera probablement pas dans ma carrière de pilote, mais après, je pense qu’elle a un très bel avenir. »
Or la F1 n’a-t-elle pas d’ores et déjà un avantage écologique par rapport à l’électrique – qui est toujours pénalisée par la question de la production et du recyclage des batteries, sans compter l’origine parfois douteuse (centrales à charbon) de l’énergie électrique - ? C’est ce que sous-entend clairement Toto Wolff, le directeur d’écurie, dans un message adressé au conseil d’administration de Daimler…
« En F1 tout tourne autour des temps au tour, mais aujourd’hui la F1 est la formule de l’efficience. C’est pourquoi Mercedes a été à l’avant-garde [du règlement hybride] au cours de ces années, car nous prenons très au sérieux le développement de nos moteurs, de nos batteries et de nos systèmes de récupération d’énergie. »
Daimler s’est déjà engagée à ce que, d’ici 2030, la moitié de ses véhicules vendus soient des véhicules hybrides rechargeables ou des véhicules 100 % électriques. La compétition s’annonce donc, par ricochet, entre la F1 hybride et la Formule E…
La F1 pourra-t-elle gagner cette course à l’innovation ? Lewis Hamilton en est persuadé.
« C’est le banc d’essai parfait pour pousser la technologie et les développements. La F1, c’est vraiment le meilleur laboratoire que vous puissiez avoir. »
« J’aime à penser que nous avons joué un rôle sérieux pour l’existence de ce que vous voyez dans les voitures d’aujourd’hui, et pour la technologie qui est maintenant dans la Formule E. Je pense que nous étions vraiment à l’avant-garde pour faire avancer cette technologie. »
« Et nous le sommes toujours. En continuant à développer et à faire progresser cette technologie, nous l’améliorerons aussi pour les voitures de série. »