C’est durant la pause estivale que les nouveaux règlements moteur, à compter de 2026, ont été fixés, dévoilés et officialisés par la FIA.
Nikolas Tombazis, responsable des monoplaces de la FIA, a révélé tout d’abord quelques détails à propos des coulisses de ces négociations. Quand donc le processus avait-il vraiment débuté ?
« Cela a vraiment commencé à l’automne 2020. C’est à ce moment-là que nous avons commencé à avoir des discussions internes sur la direction que nous voulions prendre et à fixer certains objectifs clés. Puis, vers janvier 2021 environ, nous avons eu les premières réunions avec les cadres supérieurs et les PDG des différents manufacturiers d’unités de puissance, ainsi que les nouveaux venus potentiels. Et nous avons partagé des objectifs avec eux. »
« Après cela, nous avons eu toute une série de réunions et de négociations. Ce fut un processus assez long et difficile, car toutes les parties prenantes avaient un point de vue et des objectifs légèrement différents, et il a été assez difficile de trouver un bon compromis. Ce travail s’est poursuivi jusqu’en juillet et vers la fin du mois de juillet, nous étions prêts à soumettre des règles finalisées au Conseil mondial. »
Le règlement prévoit des carburants 100 % durables d’ici 2026 : certains manufacturiers ont-ils fait de la résistance à ce changement plus écologique pour la F1 ?
« Ils ont été d’un grand soutien. Et je dois aussi souligner, non seulement eux, mais aussi les différents fournisseurs de carburant. Ils y voient une opportunité de développer ces produits. »
« Nous avons travaillé très dur pour a) faire passer le message qu’il s’agit d’un carburant totalement durable, mais b) aussi pour les rendre pertinents pour les voitures de route et éviter certains des composants les plus exotiques. Pour avoir une spécification légèrement plus stricte, qui est liée à ce que ces fournisseurs de carburant vont avoir sur les voitures de route. »
« Cela a également été une négociation assez difficile avec toutes les personnes impliquées. »
La FIA voulait à tout prix attirer Audi
Le règlement a convaincu Audi, qui a annoncé son arrivée en tant que motoriste en F1 d’ici 2026... et l’annonce de Porsche est attendue. Tombazis s’en félicite.
« Évidemment, cette nouvelle en soi est assez monumentale. Et c’est fantastique d’avoir, immédiatement après l’approbation de ces règles, la confirmation par un grand constructeur, une grande marque comme celle-là. C’est, je pense, un ajout fantastique. »
« C’était l’un des objectifs clés des premiers jours que d’élaborer des règlements qui rendraient cela possible. »
« Si les règlements étaient restés tels qu’ils sont aujourd’hui, tous les nouveaux arrivants seraient arrivés en retard de plusieurs années. Et surtout avec l’ajout des règlements financiers et des budgets plafonnés, il aurait été pratiquement impossible pour quiconque de rattraper le retard. Je pense que cela aurait dissuadé, découragé quiconque de rejoindre ce sport. Donc, l’un des objectifs clés, à côté de tous les objectifs environnementaux, était de rendre le sport attractif pour un nouveau venu. Et je pense que l’annonce d’Audi était un vote de confiance. »
Tombazis a conclu sur une précision technique sur ce nouveau règlement de l’unité de puissance pour 2026 : désormais, le débit d’essence arrivant au moteur à combustion interne sera limité, non par le volume ou la masse, mais par la quantité d’énergie. Qu’est-ce à dire ?
« Tout d’abord, c’est plus logique de mesurer par l’énergie, parce que les réglementations sur les carburants permettent des compositions chimiques légèrement différentes. Il est donc plus raisonnable que, finalement, la quantité d’énergie ou de puissance pouvant être extraite de ce carburant soit le paramètre régulateur. »
« Maintenant, pour chaque carburant, cela sera mesuré dans des laboratoires spécialisés, dans le périmètre d’un week-end, et chaque carburant aura un contenu énergétique. Par conséquent, nous savons que, par exemple, pour le carburant A, le débit massique sera de 70 kilos par heure, par exemple, alors que pour le carburant B, il peut être de 70,5 kilos par heure ou ce genre de chose. Et c’est ainsi qu’il sera limité. »
« Mais essentiellement, c’est logique. Je ne dirais pas que c’est d’une importance capitale, mais c’est un pas dans la bonne direction. »