Après les détails techniques sur le prochain règlement moteur, la FIA a également précisé les contours du prochain cadre financier concernant ces nouveaux V6.
Cette fois, l’horizon temporel ne concerne plus 2026 mais bien la saison prochaine (entrée en vigueur le 1er janvier 2023).
On ne parle ainsi, dans les lignes suivantes, que du règlement financier concernant la prochaine génération d’unité de puissance et son développement ; les budgets plafonnés globaux, pour chaque équipe, demeurent à part.
La FIA commence par préciser :
« Le Règlement Financier de l’Unité de Puissance F1 de la FIA 2026 a été élaboré par la FIA avec l’aide de Deloitte LLP. Deloitte LLP a émis un rapport de certification confirmant que le Règlement Financier de l’Unité de Puissance F1 de la FIA 2026 proposé est approprié pour atteindre les objectifs illustrés ci-dessous. »
— Promouvoir l’équilibre compétitif à long terme du championnat s’agissant de l’unité de puissance.
— Promouvoir l’équité sportive à long terme du championnat s’agissant de l’unité de puissance.
— Assurer la stabilité et la viabilité financières à long terme des constructeurs, tout en préservant le défi technologique et technique unique de la Formule 1.
Le développement des moteurs encadré par un plafond budgétaire
L’information centrale à retenir est celle-ci : désormais, le développement des moteurs sera soumis à un plafond budgétaire. Jusqu’à présent, les budgets plafonnés excluaient le coût des développements des moteurs pour chaque manufacturier.
Le niveau du plafond sera de 95 millions de dollars pour les périodes 2022-2025. Puis de 130 millions de dollars à partir de 2026 et au-delà.
Chaque motoriste devra donc développer sa prochaine génération d’unité de puissance en restant dans ces clous. Ces montants sont à part du budget de chaque équipe (chez Alpine, le plafond que doit respecter l’usine châssis Enstone n’est pas affecté, tandis que l’usine moteur à Viry doit désormais respecter un plafond.)
Plusieurs exceptions
Comme dans le cadre des budgets plafonnés équipes, la FIA a introduit des exceptions notables, qui recoupent les exceptions originelles.
Retenons que le coût de fournitures de moteurs à des usines clientes ne sera pas décompté. De même pour les coûts liés aux V6 actuels.
Les exceptions aux budgets plafonnés moteur :
— Activités de marketing et actifs patrimoniaux.
— Amortissements, Frais financiers, Impôts, Pertes de change.
— Activités RH, Activités financières et Activités juridiques.
— Les coûts de santé et de sécurité.
— Activités non liées à l’unité de puissance.
— Fabrication et entretien des unités de puissance fournies aux équipes clientes.
— Activités de la génération actuelle (2023-2025).
Les pénalités : retraits de points possible voire plus…
Comme dans le cas des budgets équipes, des pénalités pour dépassement sont prévues par la FIA. Là encore, elles se divisent en deux selon leur gravité.
— Les infractions à la procédure entraîneront des pénalités financières ou des pénalités sportives mineures (en cas de facteurs aggravants).
— Un dépassement mineur du budget (<5% du plafond budgétaire) entraînera des pénalités financières et/ou des pénalités sportives mineures.
— Un dépassement important du budget (>=5% du plafond budgétaire) entraînera des déductions obligatoires de points de championnat (équipes et/ou pilotes) et toute autre pénalité financière et/ou sportive importante.
— Le non-respect de la soumission des budgets entraînera des déductions obligatoires de points de championnat pour les constructeurs et toute autre pénalité financière et/ou matérielle.
Une équipe-cliente pourrait ainsi être sanctionnée pour un tort qu’elle n’a pas commis (mais à cause de son motoriste).
La FIA précise enfin les modalités du contrôle des tableurs Excel (Deloitte seconde la Fédération dans cette vaste tâche).
— L’Administration du Plafond des Coûts est responsable de l’administration, du contrôle de la conformité avec le présent Règlement Financier de l’Unité de Puissance, de l’investigation des cas de non-conformité présumée et de la prise de mesures appropriées concernant toute infraction présumée.
— L’Administration du plafonnement des coûts peut, si elle le juge approprié, conclure un accord avec les fabricants en cas de violation de la procédure.