La FIA continue de peaufiner le projet de carénage à poser sur les roues arrière des F1 en cas de forte pluie. Cela permettrait en effet de limiter les projections d’eau, et donc d’offrir une meilleure visibilité, qui est aujourd’hui le principal problème des courses sous la pluie, avec les pneus larges et les imposants diffuseurs des monoplaces.
"Nous pensons que ce sera quelque chose qui sera utilisé quelques fois par an, peut-être trois fois" assure Tombazis. "Nous ne voulons pas qu’à chaque fois qu’il y ait une goutte de pluie, il faille soudainement installer ces choses."
La priorité pour la F1 est d’éviter une nouvelle annulation d’une course après quelques boucles, comme le Grand Prix de Belgique 2021.
Et selon Tombazis, cela permettra aussi d’utiliser les pneus pluie, qui ne sont pas utilisés actuellement, non pas parce qu’ils ne sont pas adaptés, mais parce que les conditions qui leur conviennent provoquent trop de manque de visibilité.
"Spa en 2021 a encore laissé des cicatrices sur le sport parce que c’était une circonstance très malheureuse. Cela aurait été 10 fois pire, je pense, si nous étions allés jusqu’au Japon et avions dû plier bagage et revenir. Nous devons vraiment éviter cela."
"Nous avons tellement de gens qui nous regardent, des spectateurs qui paient leurs billets, des équipes qui voyagent dans le monde entier, et dire soudainement que nous ne pouvons pas courir n’est pas très responsable de notre part."
"Je pense que cela va amener les conditions de course de ce qui est peut-être actuellement des pneus intermédiaires, car on ne court presque jamais avec les pneus pluie. Je pense que cela va bien nous amener dans le territoire des pneus pluie."
Les projections seront réduites de moitié
La FIA a donc lancé des simulations qui permettront de déterminer la forme de ces futurs carénages : "Nous avons fait beaucoup de simulations en CFD, car nous voulons nous assurer que l’effet de ces dispositifs est relativement faible sur l’aérodynamique globale. Il y a toujours un effet, mais pas un effet massif."
"De plus, nous simulons les gouttelettes de la pluie et ainsi de suite, et nous voyons comment cela affecte les projections. Ce qui est un peu difficile dans les simulations, c’est de déterminer la proportion relative de ce qui vient du diffuseur et de ce qui vient des pneus."
"Une fois que nous aurons une solution, nous ferons des prototypes et les ferons tourner sur des voitures pour essayer de les évaluer correctement. Je m’attends à une amélioration de l’ordre de 50%."
En revanche, il s’agirait de dispositifs permanents qui, une fois installés, resteraient sur les monoplaces tout au long d’une course, y compris si la piste venait à sécher.
"Nous ne demanderions pas qu’ils soient montés ou démontés à la hâte. Leur pose ou leur dépose se ferait donc soit avant la course, soit pendant un drapeau rouge. Si une course commence sous la pluie et se termine sur le sec, ils resteront en place."