Alors que l’on vient de conclure la saison 2023, la FIA travaille déjà sur la réglementation suivante, qui arrivera en 2026. Nikolas Tombazis, directeur de la monoplace de la FIA, explique que l’objectif de la fédération est de mettre en place un règlement définitif et sans failles au mois de juin 2024.
"Pour 2026, nous avons pour objectif de définir les règlements, au moins sous leur première forme, d’ici la fin du mois de juin, c’est-à-dire conformément au calendrier du Code Sportif International" explique Tombazis. "Du côté du moteur, les règlements sont assez stables. Ils ont été définis il y a plus d’un an et les motoristes y travaillent."
"Nous avons des sessions régulières avec eux pour nous assurer que nous éliminons tout malentendu ou toute lacune. Nous publions périodiquement des mises à jour de la réglementation qui sont relativement mineures en ce qui concerne les moteurs, il s’agit simplement de clarifications et de points dont nous avons discuté avec les motoristes."
Tombazis révèle que les dimensions des futures voitures sont presque définies : "La partie châssis est en cours d’élaboration, nous avons à peu près défini l’agencement de base de la voiture et, d’un point de vue mécanique, il s’agira d’une voiture plus courte."
"Elle aura probablement un empattement de 3,40 mètres. L’empattement maximal actuel est de 3,60 mètres. Il est clair que rien de tout cela n’est encore définitif, mais c’est vers cela que nous nous dirigeons. La voiture sera également plus étroite d’environ 100 millimètres, et pourrait atteindre 1,90 mètre."
L’appui réduit aura une influence sur le poids
De plus, l’objectif de réduction de poids est ambitieux mais réalistes, car les voitures seront plus petites, et avec des suspensions et des roues moins lourdes : "Notre objectif est d’abaisser considérablement le poids. Nous souhaitons réduire le poids de 40 à 50 kilos en 2026."
"Notre objectif est lié à ce que nous appelons le concept de voiture agile, car nous pensons que ces dernières années, les voitures sont devenues un peu trop encombrantes et trop lourdes. Nous sommes en train de nous mettre au régime, pour ainsi dire."
"Ce que nous prévoyons, c’est une réduction raisonnable de la force d’appui de ces voitures et une réduction très, très importante de la traînée. Cette réduction de l’appui signifie qu’une grande partie de la charge sur les composants tels que la suspension sera réduite, ce qui permettra aux équipes de réduire le poids."
"Nous pensons également qu’il y aura une réduction en raison des changements dimensionnels. Nous prévoyons également des roues plus petites. Nous visons provisoirement des jantes de 16 pouces, des diamètres de roues plus petits et des largeurs plus faibles à l’avant et à l’arrière. Nous pensons que tous ces éléments vont dans le sens d’une réduction significative du poids."
"Il est clair que les équipes devront relever le défi d’atteindre ce poids réduit, car nous savons qu’elles n’auront pas la tâche facile. Une réduction de poids de 40 à 50 kilogrammes ramènerait les voitures au niveau où elles se trouvaient lors de la saison 2021, avant l’introduction de la génération actuelle de voitures."
La FIA "comprend" pourquoi l’air sale est plus fort
Tombazis explique que l’aérodynamique active est déjà bien avancée pour 2026 : "D’un point de vue aérodynamique, nous disposons d’un concept assez avancé, une évolution par rapport à la situation actuelle. Je ne dirais pas qu’il s’agit d’une révolution. Il s’agit toujours de rendre les caractéristiques des luttes en piste un peu plus fortes."
"Comme je l’ai dit, la saison 2023 a connu une légère détérioration des caractéristiques de course rapprochée, les voitures se sont un peu dégradées dans leur capacité à se suivre de près. Nous pensons que nous comprenons pourquoi et comment, et ce que nous devons faire."
"Et nous pensons que la prochaine fois, nous parviendrons à une solution de course beaucoup plus robuste. En outre, les règles aérodynamiques de base viseront à réduire considérablement la force portante et la traînée. Les voitures seront donc intrinsèquement beaucoup moins traînantes et auront beaucoup moins d’appui."
Ne pas rendre les dépassements "trop faciles"
Tombazis explique en quoi pourrait consister l’aéro active, mais dément que cela puisse être utilisé pour pénaliser les leaders, comme l’avait envisagé Ross Brawn : "Il y aura certainement un changement d’incidence de l’aileron pour obtenir une faible traînée. Il n’y aura pas de ralentissement de la voiture devant par quelque moyen que ce soit, cela ne fonctionnerait pas."
"Il y aura certainement quelque chose d’équivalent au DRS actuel qui permettra à une voiture suiveuse, dans une certaine limite, de se mettre en position d’attaquer. On ne sait pas la forme que prendra ce mécanisme, qu’il s’agisse d’un changement supplémentaire d’un composant aérodynamique en ligne droite ou d’un changement en virage, ou sur le moteur."
"Nous faisons toujours de notre mieux pour arriver à la meilleure solution possible. Ce que nous ne voulons pas, c’est que les voitures se dépassent en ligne droite. Ce que nous voulons, c’est que les voitures arrivent près du point de freinage, qu’elles soient proches les unes des autres, qu’il y ait une bagarre et que les pilotes doivent faire appel à leurs compétences."
"Nous pensons évidemment que la configuration aérodynamique permettra de faire un pas en avant. Ces méthodes supplémentaires, nous pouvons toujours les mettre au point en réduisant la zone afin qu’elles puissent être utilisées si nécessaire. Nous ne voulons donc jamais rendre les choses trop faciles."
"Mais nous ne pensons pas non plus que nous pouvons nous contenter de dire ’ce n’est plus nécessaire’. Nous ne pouvons pas risquer de nous retrouver dans une situation où cela deviendrait à nouveau impossible. Nous voulons de la modération. Le dépassement doit également être une bataille."
Les monoplaces devraient être un peu plus lentes, mais rien qui inquiète la FIA : "Ce n’est pas un facteur important dans nos considérations, mais ce sera très proche de maintenant. Je pense que nous serons à quelques secondes près. Même si les voitures étaient cinq secondes plus lentes, nous ne serions pas trop inquiets."
Il envisage une apparence similaire aux voitures actuelles en termes de ligne : "Quelqu’un qui s’y connaît pourra voir les différences, mais elles ressembleront à des voitures de F1. Sur ce point, il n’y a aucun doute."