La F1, la FIA et les dix équipes vont se rencontrer en Suisse en ce début d’année pour discuter du règlement prévu en 2026. C’est Pat Symonds, le directeur technique de la Formule 1 pour Liberty Media, qui l’a révélé. Cette réunion conclura les discussions sur le moteur, mais elle ouvrira surtout les négociations pour les châssis.
"Le règlement sur les moteurs est sorti et publié, mais il n’est pas terminé, nous sommes en train de le mettre au point" a déclaré Symonds à l’Autosport International Show. "Mais le 25 janvier, nous avons une grande réunion à Genève avec toutes les équipes."
"C’est la première interaction réelle où nous nous asseyons avec les équipes et nous disons ’voici les concepts que nous voulons introduire en 2026’, et nous commençons à obtenir leurs points de vue. C’est à la fin du mois de janvier que nous nous attacherons vraiment à passer beaucoup plus de temps avec les équipes elles-mêmes."
La FIA espère donner des réponses précises rapidement aux équipes, mais Symonds rappelle que certains règlements sont arrivés tardivement. C’était le cas en 2017, et les équipes n’ont pas eu d’autre choix que celui de s’adapter.
"Plus vous commencez tôt, mieux le travail est fait, car il ne se termine jamais. Chaque année durant laquelle j’ai conçu une voiture, je pensais qu’elle était la meilleure possible, mais l’année suivante, elle allait plus vite. Donc plus vous commencez tôt, mieux c’est."
"La vraie chose est le moment zéro, le moment où vous devez geler votre conception. Vous devez leur donner un an, le dernier grand changement était pour 2017, et ces règlements n’étaient pas vraiment prêts avant février 2016. Donc vous pouvez le faire en moins d’un an."
"Ne pas perdre" les progrès des F1 de 2022
L’objectif sera à la fois de faire participer les équipes à l’élaboration du règlement, mais aussi de le placer dans la continuité de l’actuel. Symonds ne veut pas que les progrès effectués en matière de spectacle avec les monoplaces 2022 soient ruinés dès le prochain règlement, qui devrait permettre de voir venir des F1 plus petites et plus légères.
"Je pense qu’avec l’unité de puissance 2026, nous avons été très, très collaboratifs avec les principaux constructeurs. Et avec la voiture 2026, je pense que la FIA veut être plus collaborative que nous l’étions pour 2022."
"Nous travaillons sur la voiture 2026, nous ne devons rien perdre de ce que nous avons trouvé sur les dépassements, et sur la capacité à se suivre de manière rapprochée."
"Et en fait, non seulement nous ne perdrons pas cela, mais nous l’améliorerons parce que tout projet d’ingénierie n’est jamais terminé quand vous devez réellement le terminer. Vous avez encore un million d’idées, et je pense que les voitures 2026 seront capables de se suivre d’encore plus près."
Rendre les unités de puissance 2026 moins complexes pour les nouveaux motoristes
L’ensemble moteur devra donc être plus compact et plus léger, ce qui sera déjà naturellement rendu possible par l’abandon du MGU-H et l’amélioration des capacités des batteries, mais quels sont les autres objectifs ?
"Nous avons fixé de nombreux objectifs de haut niveau avec cette nouvelle réglementation, et l’un des objectifs majeurs pour l’unité de puissance 2026 est d’uniformiser les règles du jeu pour les nouveaux arrivants."
"La combustion sur un moteur de Formule 1 actuel est très, très différente de la combustion sur ce que j’appellerais un moteur conventionnel. C’est presque un diesel fonctionnant à l’essence. C’est une combustion très complexe. Si vous concevez des moteurs de course depuis des années et que vous êtes soudainement chargé d’un moteur de Formule 1, c’est assez différent."
"Nous voulions donc uniformiser un peu les règles du jeu pour faire en sorte que des gens comme Audi et Porsche, Cadillac aient leurs chances. Il y en a d’autres que je ne nommerai pas - ce n’est pas une mauvaise chose. C’est plutôt bien d’avoir ces noms dans le sport."
11 ou 12 équipes en 2026 ?
Symonds l’évoque à demi-mot : d’autres noms s’intéressent à la F1. Est-il lui aussi pour l’élargissement de la grille comme la FIA ou reste-t-il prudent comme ses patrons directs à la FOM ?
"Il n’y a pas de mal à avoir plus de voitures, à condition qu’elles soient de qualité. Nous ne voulons pas revenir à un truc comme HRT en 2011. Mais le sport connaît un succès incroyable en ce moment. C’est réussi comme ça. Il n’est pas étonnant que les gens veuillent s’impliquer, car nous avons transformé le sport au cours des cinq dernières années d’un centre de coûts à un centre de profit, et c’est quelque chose ! Donc je ne suis pas surpris que beaucoup veuillent maintenant être impliqués."
"Du point de vue d’un fan qui regarde une Formule 1 en bonne santé, je dirais que 12 équipes c’est l’idéal. Les équipes voteront toujours contre l’arrivée d’une autre équipe, car elles ont un budget détenu par la Formula One Management. Divisé par 12 sera plus petit que divisé par 10 et donc les équipes voteront toujours contre mais personnellement, j’aimerais en voir 12. Mais elles doivent toutes être forets et compétitives."