C’est l’heure de la reprise pour la F1 et bien sûr aussi pour Ferrari, ce week-end à Spa. Pour ce Grand Prix, Ferrari, si elle veut entretenir encore l’illusion du titre, doit vaille que vaille signer un gros résultat d’ensemble.
Pour cela, il faudra que la fiabilité et la stratégie soient enfin au même niveau que la performance pure.
En parlant de fiabilité justement, Luigi Fraboni, directeur de l’électronique et des opérations liées à l’unité de puissance, a évoqué les principaux défis que rencontrera la Scuderia ce week-end.
Et d’abord du point de vue des réglages et de l’aérodynamique.
« Spa est un classique de la Formule 1 et certainement l’un des tracés les plus populaires auprès des pilotes et des fans. Il a la particularité d’avoir de très longues lignes droites combinées à des virages à faible ou moyenne vitesse. Il est toujours très difficile de trouver le bon équilibre et le meilleur niveau d’appui aérodynamique ici. »
« Il sera très important de faire tous les tests nécessaires pendant les séances du vendredi afin de trouver le bon compromis : entre avoir une vitesse maximale dans les lignes droites, ce qui vous pénalise dans les virages, ou vice versa ».
« Un autre élément important à prendre en compte est le risque de pluie, qui est souvent un facteur et qui est difficile à prévoir. Elle a une influence sur le choix des réglages par les équipes et peut également rendre imprévisibles les qualifications et la course. »
« Le virage le plus fascinant est sans aucun doute l’Eau Rouge-Raidillon, une montée à grande vitesse avec une sortie en aveugle, et il sera intéressant de voir comment cette nouvelle génération de voitures s’y comportera. »
D’un point de vue moteur ensuite, Ferrari devrait introduire ses dernières évolutions côté hybride avant le gel du 1er septembre. Fraboni s’attend à un gros défi au niveau de la fiabilité, un des points faibles de la Scuderia cette année...
« Spa-Francorchamps est très rude pour l’unité de puissance en termes de fiabilité. C’est le circuit le plus long du calendrier et généralement, les distances parcourues au cours du week-end sont parmi les plus élevées. Il y a de très longues lignes droites qui sollicitent tous les composants et nécessitent donc une évaluation spécifique sur le banc d’essai. »
« En termes de performances, avec Monza, c’est le circuit où la puissance du moteur a le plus d’effet sur le temps au tour ; et la gestion de l’énergie a également un impact majeur sur le résultat final, surtout en qualifications. »
« Les différentes montées et descentes, en particulier l’Eau Rouge-Raidillon, peuvent avoir un effet critique sur les différents systèmes de refroidissement et de lubrification des groupes motopropulseurs, de sorte que certains calibrages spécifiques seront probablement évalués lors des séances du vendredi. »
Quel est le rôle, d’ailleurs, de Fabroni dans le travail quotidien réalisé à Maranello sur l’unité de puissance rouge ?
« Le groupe que je dirige s’occupe de l’assemblage du moteur à combustion interne, du turbo, des batteries, des moteurs électriques et des composants électroniques. Je supervise également les différents composants de l’unité de puissance pour vérifier leurs performances et leur fiabilité. »
« Mon amour pour la course automobile et pour Ferrari remonte à mon enfance, lorsque j’ai eu la chance de visiter l’ancien siège de la Scuderia Ferrari pendant la saison 1979. C’était une expérience incroyable et je m’en souviens comme si c’était hier. Lorsque j’étudiais l’ingénierie à l’université, j’ai pu faire ma thèse au sein du département moteur de la Gestione Sportiva chez Ferrari et, après avoir travaillé brièvement pour une autre entreprise, j’ai reçu un appel de Maranello et je n’ai pas eu à y réfléchir un instant. J’ai accepté avec enthousiasme »