La F1 est-elle concernée par l’environnement inflationniste et le relatif recul des résultats financiers ? Les derniers chiffres publiés par la FOM permettent d’y voir plus clair.
Avant de comparer les résultats du troisième trimestre 2023 (par rapport au 3e trimestre 2022), il faut d’abord prendre un compte un facteur important : il y a 8 courses sur cette période cette année, contre une de moins pour l’an dernier.
Même avec ce biais, les résultats demeurent positifs a priori. Les revenus totaux de la F1 ont progressé de 715 à 887 millions de dollars (+ 24 %).
Les revenus issus des promoteurs de courses expliquent cette hausse (les promoteurs ont plus payé en moyenne par Grand Prix, notamment parce qu’il y a eu deux courses d’Europe supplémentaires, des courses plus lucratives en générale). La progression des droits médias (y compris grâce à F1 TV) et des revenus des sponsors a également été de bonne tenue.
Mais les dépenses ont elles aussi progressé. En particulier, les paiements aux équipes ont été augmentés de 17 % (de 370 à 432 millions de dollars), notamment en raison de l’augmentation du nombre de courses.
Les autres coûts de la F1, comme les coûts salariaux, ont eux carrément explosé à + 48 % (de 124 à 183 millions de dollars). L’inflation est en cause, en particulier le coût du fret avec deux courses hors d’Europe.
Mais la F1 a aussi dû dépenser, peut-être sans compter, pour préparer et faire la promotion de « son » Grand Prix à Las Vegas, avec notamment de fortes dépenses en marketing, administratif ou en personnel.
« Les frais de vente, généraux et administratifs ont augmenté principalement en raison de la hausse des frais de personnel, d’immobilier, d’informatique et de marketing, dont une partie est imputable au Grand Prix de Las Vegas, partiellement compensée par une baisse des frais juridiques et une évolution favorable des taux de change. Des coûts de 8 millions de dollars associés à la planification du Grand Prix de Las Vegas ont été inclus dans les frais de vente, généraux et administratifs au troisième trimestre 2023 » note ainsi Liberty Media dans son communiqué.
La F1 a enfin souffert d’une lourde dépréciation d’actifs de 82 millions de dollars.
Malgré ces dépenses qui progressent, la F1 réalise tout de même un bénéfice intéressant sur cette période, de 132 millions de dollars (soit + 61 % sur un an). Les revenus progressant plus vite que les dépenses, la stratégie d’investissement de Liberty Media se retrouve une fois de plus validée. Et les équipes en tirent aussi profit, comme le prouve l’augmentation des paiements.
Stefano Domenicali se réjouit ainsi de voir la F1 continuer sa croissance, malgré une saison de domination de Red Bull et de Max Verstappen.
« La Formule 1 continue de connaître des courses à guichets fermés, une fréquentation record des courses et une forte croissance sur nos plateformes sociales et numériques, dépassant celle des autres ligues sportives majeures. Cette croissance attire des partenaires commerciaux, y compris notre récent accord avec American Express. »
« Nous réalisons des progrès significatifs dans nos initiatives de développement durable, notamment en réduisant les émissions de la F1. Nous renforçons aussi la F1 Academy en intégrant pleinement la série dans le calendrier de la F1 de 2024 avec la participation des dix équipes de F1. »
Greg Maffei, le PDG de Liberty Media, s’est lui aussi réjoui de cette dynamique, et tourne déjà ses esprits vers Las Vegas.
« En Formule 1, le Grand Prix de Las Vegas aura lieu dans deux semaines et sera l’événement sportif le plus suivi, attirant la plus grande audience de l’histoire de Las Vegas. Cet événement offrira une expérience spectaculaire aux fans et générera des avantages commerciaux durables pour l’écosystème de la Formule 1 au sens large. »