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La presse bannie des paddocks de F1 : une censure digne de la Chine pour un journaliste

Un plaidoyer pour le rôle de la presse en tant que contre-pouvoir… même en F1

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Afin de pouvoir organiser, en toute sécurité sanitaire, des Grands Prix à partir du mois de juillet, la F1 envisage d’imposer le huis clos aux spectateurs… mais aussi à la presse. En effet, il est sérieusement planifié de réduire la présence des médias au strict minimum : la presse écrite devrait ainsi être exclue, et seuls les journalistes nécessaires à la diffusion des images TV seraient éventuellement acceptés dans le paddock.

Liberty Media et la FIA sont en réalité placés devant un dilemme, et doivent trouver un certain équilibre : comment concilier liberté de la presse et sécurité sanitaire ? Comment imposer la « distanciation sociale » dans le paddock de F1, alors que bien souvent, les journalistes s’agglutinent, lors des points presse, pour recueillir les réactions des pilotes et managers ?

Le Grand Prix d’Australie, dans sa journée médias de jeudi qui avait été maintenue contre vents et marées, avait donné une idée de ces mesures de distanciation sociale pour la presse : les micros étaient tenus à distance, les journalistes restaient séparés les uns des autres autant que possible.

Mais lorsque l’on connaît la promiscuité qui règne dans des paddocks souvent exigus (comme à Monza), les multiples échanges non-formels, les nombreuses zones de contamination potentielles (sanitaires, poignées de porte, ordinateurs, transmission des pass paddock…), et quand l’on se rappelle que le nombre de journalistes (et techniciens, photographes…) accrédités par Grand Prix dépasse bien souvent les 500, on mesure la difficulté de la tâche. Voici sans doute ce qui a poussé la FIA et la FOM à envisager une telle restriction pour la presse.

Si cette « censure sanitaire » part d’une bonne intention, elle déclenche déjà une vague de protestations : sans la présence des journalistes sur place, la F1 aurait plus de marge de manœuvre pour dérouler un récit positif d’un week-end de Grand Prix, sans prendre le risque d’être contredite in situ par le retour des journalistes.

Cette crainte, réelle, a été relayée par Michael Schmidt, le rédacteur en chef de la F1 pour Auto Motor und Sport, qui confie sa méfiance envers les diffuseurs TV et la FOM…

« Imaginez que la seule source d’information pour les journalistes du monde entier soit un signal de télévision. Le gouvernement ne pourrait nous montrer que ce qu’il veut nous montrer. »

« Ce serait une situation similaire à celle de la Chine et cela violerait les droits de la presse dans le monde libre. »

« Lorsque je suis sur place en tant que journaliste, je peux voir si la réalité et l’image télévisée concordent, et j’ai la possibilité d’enquêter sur les contradictions sur place, sur le circuit, et de découvrir ce qui se passe en coulisses. »

« Si je reste à la maison, je suis dépendant des informations que me fournissent les personnes impliquées. »

Et justement, poursuit Schmidt, les informations directement fournies par les équipes sont loin d’être suffisantes, par leur caractère convenu et marketing.

« Les messages que certaines équipes délivrent en ce moment sont pitoyables. Le pire, ce sont les conférences téléphoniques avec des questions soumises à l’avance. Et certains messages des pilotes sur les médias sociaux ne pourraient pas être plus banals. »

« Cette pratique pourrait continuer si les équipes y trouvent avantage, même après la crise du coronavirus. Les médias font de leur mieux pour fournir aux fans des informations et des histoires en ces temps de sécheresse sur le plan purement sportif, et tous ceux qui rêvent de courses à huis clos devraient s’en souvenir. »

« Sinon, il se pourrait que les tribunes restent vides même une fois que le public est autorisé à rentrer » lance Schmidt, qui prédit ainsi une baisse d’intérêt pour le sport si la presse est trop corsetée.

Mais qu’en est-il, enfin et surtout, des considérations sanitaires ? Laisser entrer des centaines de journalistes ne serait-il pas prendre un trop gros risque à ce niveau-là, qui pourrait aboutir à une nouvelle annulation de Grand Prix en catastrophe ?

« Nous pouvons être testés comme n’importe quel directeur d’écurie, ingénieur ou pilote » argumente Schmidt. « Et je vous rappelle que c’était un mécanicien de McLaren qui avait été infecté à Melbourne, pas un photographe, un journaliste ou un cameraman. »

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