Le British Motorsport Marshals Club, qui regroupe les commissaires britanniques, s’inquiète de la possibilité d’une course de F1 à huis clos, et de la réduction du nombre de commissaires de piste à Silverstone pour éviter la propagation du coronavirus.
Dave Smithson, directeur de la communication et lui-même commissaire, rappelle qu’il faut un nombre minimal de commissaires en bord de piste, et ce sur chacun des postes disséminés autour du circuit et qu’une mauvaise décision serait irrémédiable.
"C’est une question qui m’a été posée récemment, s’il y allait avoir des équipes plus petites à chaque poste", explique le Britannique. "Je sais que certaines autorités sportives cherchent à voir quel nombre serait suffisant pour garantir la sécurité."
"C’est bien, mais s’il y a une telle décision, que quelque chose d’énorme se passe et que tout va mal, c’est trop tard. Si vous n’avez pas les gens en bord de piste pour faire ce dont vous avez besoin, vous aurez des problèmes."
Il sait toutefois que les organisateurs font face à un défi majeur pour respecter les règles sanitaires indispensables, à commencer par la distanciation sociale : "Je pense que nous sommes confrontés à de vrais défis, pour être honnête avec vous," ajoute Smithson.
"Il y a des situations où il peut bien y avoir de la distanciation sociale en place pour certaines personnes, mais il y aura d’autres d’autres situations où c’est impossible.
"Par exemple, les gens qui travaillent dans la voie des stands ou les camions de pompiers avec plusieurs personnes. Et les ambulances, les installations médicales... S’il y a un incident sur la piste et qu’un pilote doit avoir une assistance, vous ne pouvez pas soudainement commencer à vous inquiéter de la distanciation sociale lorsque vous essayez de sortir quelqu’un hors d’une voiture, encore plus si le feu venait à prendre.
"Avec le halo, les systèmes électriques hybrides chargés, vous n’avez pas le temps de vous soucier de la distanciation sociale dans une situation comme celle-ci. Nous devons être conscients de cela."
"Je sais que la FIA est en pourparlers avec les gouvernements et d’autres personnes, et je pense que nous devons attendre de voir ce qui est faisable ou pratique. Mais je soupçonne fortement que lorsque vous décomposez et examinez les interventions en détail, il y a trop de situations où il sera tout simplement impossible de maintenir cet espace et cette distance de sécurité."
Une autre solution pourrait être de protéger les commissaires avec de l’équipement supplémentaire, comme des masques, mais Smithson alerte sur le risque de difficultés à manœuvrer et à communiquer au sein des équipes garantes de la sécurité.
"Ce sont les défis, les aspects pratiques de ce à quoi vous êtes confronté, et vous ne savez tout simplement pas ce qui pourrait se produire, quel type d’incident nécessiterait l’intervention des commissaires."
"Si vous pensez à Abu Dhabi lorsque Nico Hulkenberg est parti en tonneau, c’est probablement la situation difficile la plus récente à laquelle un commissaire a dû faire face en F1, et sans équipement de protection supplémentaire, cela leur a pris du temps pour le faire sortir de sa monoplace sous contrôle et en toute sécurité."
"Les équipes d’extraction qui se rendent sur ce type d’incidents sont exemplaires. Elles sont vraiment de première classe dans ce qu’elles font. Mais si vous devez leur fournir des équipements de protection supplémentaires pour les protéger du Covid, qui sait quel impact cela aurait sur leur capacité à exercer leur fonction rapidement et efficacement."