On ne sait toujours pas dans quelle équipe roulera Valtteri Bottas l’an prochain… si bien sûr il reste en F1.
Le Finlandais pourrait être prolongé par Sauber, au vu du probable refus de Carlos Sainz, et après la signature d’Esteban Ocon chez Haas F1.
Le changement des têtes pensantes à la tête du projet Audi (Seidl et Hoffmann sont partis du jour au lendemain, Binotto est arrivé…) pourrait aussi jouer en faveur de Valtteri Bottas. Que pense-t-il justement de l’arrivée de Mattia Binotto ? Est-ce un signe rassurant, ou bien inquiétant sur la pérennité du projet d’Audi ?
« Oui, c’est une nouvelle assez soudaine. Je crois que tout s’est passé assez rapidement, mais il est évident que pour ces décisions de haut niveau, nous, pilotes, et de nombreux membres de l’équipe, ne savons pas vraiment ce qui se passe en coulisses. Mais oui, c’est assez inattendu, mais je souhaite évidemment la bienvenue à Mattia dans l’équipe. Dans le même temps, je tiens à remercier messieurs Seidl et Hoffman pour leur contribution à l’équipe. »
« C’est un peu un nouveau départ. Ce n’est pas un secret que lorsqu’il y a un nouveau départ, cela prend toujours un peu de temps, tout d’abord. Mattia doit savoir quelles sont les faiblesses, quelles sont les forces, quelles sont les priorités pour les améliorations à court et à long terme, et cela va prendre un peu de temps. Encore une fois, c’est la troisième fois en trois ans que nous avons un changement au niveau de la direction, donc ce n’est pas une situation nouvelle, et l’équipe ne devrait pas être trop affectée à ce stade. Je pense qu’il s’agit plutôt d’une question d’avenir et, bien entendu, le temps nous dira ce qu’il en est. »
Le changement a de quoi déconcerter chez Sauber/Audi... la voiture manque de performance, mais Valtteri Bottas reconnaît aussi un problème en termes de ressources humaines. Y a-t-il le feu au lac suisse d’Hinwil ?
« Je ne veux pas trop entrer dans les détails. Évidemment, certaines choses sont internes, mais nous savons que par rapport, disons, aux grandes équipes, nous manquons encore un peu de ressources humaines. Nous pourrions avoir besoin de plus de personnes, mais en même temps, l’équipe a embauché beaucoup de gens et s’est beaucoup agrandie ces derniers temps. Il y a certains domaines sur lesquels nous devons absolument nous concentrer, à l’usine mais aussi en ce qui concerne les performances de la voiture. Pour l’instant, nous ne sommes pas là où nous devrions être et c’est pourquoi nous avions besoin de nouvelles améliorations et d’aller dans la bonne direction. »
Toutes ces rumeurs sur son avenir, tous ces changements chez Audi, n’est-ce pas de nature à déstabiliser le Finlandais ?
« Il est certain que depuis un an ou deux, la situation n’est pas vraiment stable. Nous n’avons pas été très stables en tant qu’équipe parce qu’il y a eu beaucoup de départs et beaucoup d’arrivées. Et maintenant, il y a un autre changement de direction. C’est sûr que cela n’aide pas le moment présent. Et même le précédent changement à la tête de l’équipe avait été fait pour l’avenir et plutôt pour le long terme. Si nous avons eu le même, disons, leadership et ainsi de suite pendant les dernières années et cette stabilité, alors peut-être qu’il y aurait plus de temps pour se concentrer sur les problèmes et les résoudre. »
« Mais il est assez clair que toutes les décisions prises depuis un an ou deux l’ont été pour être compétitifs à partir de 2026. Je sais que ce n’est pas idéal dans certains cas, et comme pour moi, malheureusement, je me suis souvent battu en fond de grille, mais comme je l’ai dit plus tôt, mon travail consiste toujours à faire de mon mieux et en même temps à pousser l’équipe et à contribuer du mieux que je peux. C’est tout ce que je peux faire pour le moment. »
On sent Valtteri Bottas un peu agacé par ces remous internes… Y avait-il une guerre interne entre Seidl et Hoffmann ? Comme s’il y avait deux clans dans l’équipe ?
« Je ne dirais pas qu’il y a deux équipes distinctes. Évidemment, il y a eu un nouveau changement et tout le monde doit maintenant apprendre à mieux connaître Mattia. Et oui, j’ai hâte de commencer à travailler avec lui. Mais non, nous avons toujours l’impression d’être une seule et même équipe. Ça n’a pas été très stable ces derniers temps. Mais j’espère qu’à partir de maintenant, les choses seront un peu plus stables et qu’il y aura une direction claire. »
Tous les pilotes attendent toujours de savoir quel sera le choix de Carlos Sainz… Valtteri Bottas n’en a-t-il pas assez de devoir patienter ? Quand donc la situation va se décanter ?
« J’ai un décapsuleur dans ma poche arrière, alors... Non, blague à part, cela va remettre un peu à zéro les discussions, parce que nous avons déjà été en communication avec Andreas et Oliver, et maintenant c’est Mattia, qui commencera officiellement la semaine prochaine, je crois. Donc oui, cela va certainement changer certaines choses, donc nous devons... Nous devons parler. Le marché attend le choix de Carlos. Ce n’est pas un mensonge. Mais il ne faut pas non plus s’y fier complètement. La situation est un peu compliquée, mais voyons voir. Je suis sûr que le bouchon va sauter à un moment ou à un autre. »
Sur le plan purement sportif cette fois, les évolutions reçues lors du dernier Grand Prix, en Hongrie, ont apporté quelques progrès... mais pas de quoi permettre à Valtteri Bottas de jouer le top 10 à la régulière. Ces évolutions vont-elles mieux fonctionner ce week-end à Spa ?
« Ce sera toujours serré. Nous avons fait un pas en avant à Budapest. Encore une fois, il s’agit d’un type de piste très différent. Je ne ferais donc pas de prévisions trop détaillées, mais j’espère que nous nous battrons près du top 10 comme nous l’avons fait samedi à Budapest. »
« Nous n’avons toujours pas marqué le moindre point, ça ne correspond pas à notre objectif au début de la saison. Nous voulions donc voir une trajectoire ascendante. Et cela n’a pas été le cas. Nous avons commencé la saison avec une voiture qui n’était pas facile à régler. Et même en termes de rythme pur, nous n’étions pas tout à fait à la hauteur. Nous avons fait quelques progrès depuis, mais plutôt à petits pas qu’à grands pas, contrairement à d’autres équipes autour de nous. »
« Nous avons donc une direction claire pour la seconde moitié de l’année, où nous devons améliorer la voiture, mais c’est seulement maintenant que nous devons le faire. Nous devons la rendre plus rapide. Et une grande partie de cela vient évidemment de la soufflerie et du bureau d’études, etc. Mais oui, en ce qui concerne mes performances, j’ai été satisfait et mon travail pour le reste de la saison consiste à extraire tout ce que je peux de la voiture chaque week-end. C’est mon travail. »
Zhou réagit à la révolution interne d’Audi/Sauber
De son côté, Guanyu Zhou a encore moins de chances que Valtteri Bottas de conserver son volant dans l’équipe pour l’an prochain.
Comment a-t-il réagi lui à l’arrivée de Mattia Binotto ? Cela change-t-il quelque chose pour lui ?
« Mattia va prendre un nouveau rôle pour s’assurer que l’équipe puisse franchir de plus grandes étapes et qu’on soit où l’on veut être. On a une dernière course avant l’arrivée de Mattia, on veut finir sur une bonne note et récupérer un maximum d’informations sur ce qu’on doit améliorer en tant que groupe, et voir comment on peut progresser en coulisses pour que cela se répercute en piste. »
À Spa, les évolutions de l’équipe permettront-elles de se rapprocher du top 10 ? Zhou pense-t-il que les points sont hors de portée quoi qu’il arrive ce week-end ?
« Tout d’abord, les évolutions ne seront que sur la voiture de Valtteri, j’ai toujours le package qu’à Silverstone. Et il a une autre évolution ce week-end, donc on verra si cela fait franchir un pas en plus. On a déjà fait un pas dans la bonne direction, on a vu des gains sur tout le week-end quand on a mis la voiture dans la bonne fenêtre. »
« L’équipe a bien réussi cela, et c’est une autre manière de concevoir les choses car c’est pour l’avenir. On a l’impression qu’on a un peu atteint une situation dans laquelle on ne peut plus vraiment gagner de performance avec la voiture qu’on a. »