Depuis 2012, le Grand Prix des États-Unis, organisé sur le Circuit of the Americas (COTA), rencontre un franc succès populaire. L’an dernier, 263 160 personnes s’étaient pressées sur le circuit tout au long du Grand Prix (111 580 le dimanche), soit la 4e meilleure affluence de la saison. Le tracé, sélectif et rapide, s’inspire notamment de Silverstone (dans le premier secteur), et les nombreux défis qu’il propose plaisent particulièrement au pilote.
L’avenir du Grand Prix est sécurisé jusqu’en 2021 ; les négociations pour une prolongation de contrat ont d’ores et déjà commencé.
Le bilan du COTA est jusqu’ici très positif, et Bobby Epstein, son directeur, ne se prive pas de le rappeler. Il souligne que le COTA fut construit spécialement pour la F1, et n’imagine pas un avenir sans Formule 1 sur son tracé ; à l’heure où Liberty Media recherche à organiser un deuxième Grand Prix aux États-Unis, ce petit coup de pression est certainement stratégique…
« Il est juste de dire que la F1 ne serait pas aux États-Unis aujourd’hui si nous n’avions pas construit un circuit ici, le COTA. Il faut juste regarder ce que nous avons fait aux États-Unis, pour aider à construire une fan-base ici. Avant nous, les ventes de billets chutaient et il était difficile pour n’importe quel circuit de décider d’accueillir la F1. »
« Hier, ce n’était pas comme aujourd’hui. Il y avait beaucoup de courses organisées sur des circuits de parc d’attraction, et vous ne pouviez pas construire un récit dessus. C’était la même chose avec Indianapolis – même si vous ignorez l’incident de 2005, qui fut une très mauvaise publicité pour la F1 ici – le circuit, au-delà de la F1, accueillait surtout les 500 Miles d’Indianapolis. »
« Ces circuits étaient un peu comme un match de foot organisé dans un stade de base-ball. C’est un grand stade, vous pouvez attirer des fans, mais ça reste seulement un stade de base-ball, et ça le restera toujours. Ce ne sera jamais aussi bien qu’un vrai circuit de F1. Voici où en était la F1 aux États-Unis avant notre arrivée. »
Bobby Epstein n’en fait pas mystère : il recherche à prolonger le contrat du COTA avec la FOM. Mais pour combien de temps ?
« Un accord plus court est mieux pour les deux parties, vous ne voulez pas vous enfermer dans quelque chose que vous pourriez ne pas aimer totalement. Nous ne savons pas non plus avec certitude comment évolueront l’événement ou le sport ces prochaines années. »
« Je pense qu’il y aura un Grand Prix de F1 sur le COTA aussi longtemps que le circuit sera là, ce sont les bénéfices d’avoir des infrastructures permanentes. »
Pour développer son évènement, Bobby Epstein a multiplié les concerts de stars ces dernières années : Taylor Swift, Bruno Mars, Britney Spears ont été les vedettes de concerts organisés le samedi soir ; Pink et Imagine Dragons sont attendus cette année.
Le succès de la série Netflix ‘Drive to Survive’ est également une très bonne nouvelle pour la popularité de la F1 Outre-Atlantique, et donc pour le COTA…
« La preuve se voit dans nos ventes de billets » décrit Epstein. « Nous sommes la piste qui aura, jusqu’à présent, l’affluence la plus forte du calendrier. Les places sont déjà à guichets fermés aujourd’hui. Nous réfléchissons à ce que nous pouvons faire pour construire de nouvelles tribunes pour accueillir plus de fans. »
« Plusieurs raisons l’expliquent. Les concerts ont grandement aidé. Mais le fait que nous avons développé une fan-base ici, sur le COTA, est crucial. Nous avons raconté une bonne histoire, fait de ce circuit une tradition. Et puis, la série Netflix a été le plus grand boost pour les fans aux USA en termes de ventes de billets. »
« Toutes nos enquêtes sur nos nouveaux clients suggèrent que la série a eu un gros impact, et c’est un immense bénéfice pour la F1. Ce fut vraiment un coup de génie de la lancer. La série Netflix a touché des gens que nous n’aurions sans doute jamais atteints autrement. »