De l’aveu même de Toto Wolff, le concept ‘zéro ponton’ a prouvé ses limites intrinsèques au premier Grand Prix de l’année, à Bahreïn, et devra être revu pour permettre à Mercedes de revenir en tête des Grands Prix… sans doute pas en 2023, mais à terme.
Comment réagit Nico Rosberg, en voyant son ancienne équipe tant en difficulté ? L’Allemand pense-t-il que Mercedes pourra se dépêtrer un jour de ses déboires qui ne semblent jamais finir ?
« C’est une situation difficile, très difficile. »
« Toto Wolff a déclaré que ce concept n’irait pas plus loin. C’est une grande déclaration. Il faut prendre du recul cette année et ensuite repartir avec le nouveau concept – pour préparer déjà la nouvelle année. Je ne voudrais pas être à sa place… »
« Le problème est que vous ne pouvez pas simplement mettre de nouveaux pontons dessus pour que cela fonctionne. Toute la voiture est dans une rivière. Toute la voiture doit changer. »
« Ils avaient 50 secondes de retard sur Verstappen, qui n’a pas tout donné. Cela aurait été autrement 60 secondes, soit une seconde par tour. C’est dur. »
« Ils doivent trouver l’arme miracle et faire de grands progrès rapidement, mais ils ne la comprennent pas vraiment eux-mêmes, leur voiture, et c’est là le plus difficile. »
Toto Wolff reste-t-il l’homme de la situation chez Mercedes alors que les difficultés s’accumulent ? Pour Nico Rosberg aussi, cela ne fait aucun doute : oui, Toto est bien l’homme qu’il faut ! Il a d’ailleurs eu à gérer d’autres grands défis par le passé, rappelle le champion du monde 2016…
« La plus grande force de Toto est la partie ‘planification de la relève’. Et ça a commencé très, très tôt. Ça a commencé même en 2014-15-16… »
« Souvenons-nous également du départ de Paddy Lowe à l’époque, il a su faire entrer une autre personne [James Allison comme directeur technique], apportant une nouvelle dynamique pour faire de nouveaux progrès. Cela a toujours été une grande force de Toto, donc je ne pense pas que ce soit le problème pour le moment. »
« Beaucoup de nouveaux talents ont pris le relais de l’ancienne garde au sein de l’équipe. Des gens très, très talentueux que je connais de mon passage. C’est juste un défi général – ils n’ont pas encore vraiment compris la nouvelle réglementation et ce qui doit être fait pour être rapide. »
Quant aux pilotes Mercedes, Nico Rosberg estime aussi que Mercedes ne pourrait trouver mieux ailleurs. C’est l’occasion pour Nico de redire tout le bien de celui qu’il a battu en 2016 pour le titre mondial (une occasion aussi bien sûr de gonfler son propre bilan).
« Le positif est pour Lewis Hamilton, qui a tiré le maximum de sa voiture… mais c’est un début très difficile, incroyablement difficile. »
Marko et l’hypothèse d’une Mercedes version B : crédible ou pas sous budgets plafonnés ?
Le problème de Mercedes, pour changer totalement de concept, tient en deux mots : budgets plafonnés. En effet avec un budget limité à un peu moins de 150 millions de dollars, cela signifierait ne plus toucher à la voiture actuelle pour se concentrer sur 2024. Et encore…
Lewis Hamilton a déjà dit qu’il doute de la capacité de son équipe à pouvoir mener une telle révolution en période de budgets plafonnés.
Chez Red Bull, Helmut Marko est également sceptique…
« Je ne sais pas. Nous pensions qu’ils arriveraient au premier Grand Prix avec une voiture qui allait être compétitive. Et quand la nouvelle voiture arrivera, nous serons surpris. »
« Pour nous, cela prendrait trois ou quatre courses pour qu’ils soient compétitifs… mais ce qui est critique à considérer, ce sont les budgets plafonnés. Tout ce que vous essayez ou reconcevez se perd maintenant dans le budget et d’autres choses sont à sacrifier. Donc, mener tout ce développement n’est pas facile pour une équipe. »