La trêve des confiseurs, c’est aussi, désormais, pour la F1.
Pour la première fois dans le sport, une trêve obligatoire entre Noël et le Nouvel An a été instaurée (à l’image de la trêve estivale de deux semaines mise en place en août).
Concrètement, les usines seront fermées du 24 décembre au 2 janvier. Personne ne pourra s’y rendre pour y travailler.
Il y a plus encore : aucun employé ne pourra ouvrir son ordinateur, même portable, répondre aux emails ou aux appels téléphoniques.
Bien sûr, on ne pourra empêcher les ingénieurs de penser et d’avoir des idées, mais la mise en place de cette trêve est salutaire : si elle n’était pas imposée à toutes les équipes, il aurait été à parier que des employés soient encouragés à travailler même autour de Noël…
D’autant plus que la période hivernale est la plus chargée dans les usines. Cela peut paraître contre-intuitif, puisqu’il n’y a pas de Grand Prix, maisc’est au contraire en cette période que le développement de la voiture de l’année n+1 se joue.
Comme le rappelle James Allison, le directeur technique de Mercedes, « on pense souvent à tort que la saison se termine et qu’il y a une pause (en hiver). »
« Or avec la saison prochaine, celle que vous vivez actuellement et les saisons à venir, vous passez continuellement d’un projet de voiture à l’autre, sans aucune pause. »
« La charge de travail reste assez élevée tout au long de l’année, mais c’est probablement en ce moment à l’usine qu’elle est la plus intense, d’aujourd’hui à avril environ. »
« Les seules périodes de grâce, et elles doivent être respectées, sont l’été, lorsque le sport dans son ensemble s’arrête, pendant quelques semaines, et à Noël. »
« Cette année, pour la première fois, le sport a également décidé d’imposer une fermeture obligatoire entre la veille de Noël et le 2 janvier. »
« Ce sera le premier Noël en Formule 1, depuis toujours, où les gens pourront prendre quelques jours de congé sans culpabilité parce que c’est imposé au niveau sportif. »
Cette trêve est bien sûr bienvenue dans le contexte d’un calendrier infernal, et qui le sera encore plus l’an prochain avec 24 Grands Prix.
Cependant, James Allison note aussi quelques désavantages, et met un instant sa casquette de directeur des ressources humaines...
« Il est vrai que cela ne fait pas l’unanimité au sein de l’équipe. »
« En imposant à l’équipe ces périodes de fermeture connues, vous prenez en fait deux semaines de congés annuels, que vous imposez à l’équipe pendant les deux premières semaines d’août, puis vous prenez une autre semaine de congés à Noël. »
« Cela ne laisse pas beaucoup de vacances discrétionnaires à prendre le reste de l’année. »
« Et cela oblige donc l’ensemble de l’usine à prendre ses vacances à des moments de l’année où elles sont assez chères. »
« Pour les personnes qui ne sont pas obligées, de par leur travail ou leur rôle dans l’entreprise, d’être omniprésentes tout au long de l’année, il est peut-être un peu moins souple et moins agréable de se voir dire qu’elles doivent prendre leurs vacances ici et là. »
Pour autant, pour rien au monde, James Allison n’aurait renoncé à cette trêve.
« Mais pour une autre partie de l’équipe, en tout cas pour moi dans mon rôle, pour tous ceux qui font partie de la communauté des voyageurs de Grand Prix en Grand Prix, qui se rendent aux courses, et pour une partie de l’usine également, cette pause forcée est le plus grand des soulagements. »
« Cela vous permet de rentrer chez vous, de ne pas vous sentir coupable de ne pas avoir ouvert votre ordinateur portable ou votre téléphone et de ne pas avoir répondu à un million d’e-mails. Cela permet de vous reposer, alors j’attends cela avec impatience. »