Dans les F1 modernes aux protections toujours plus protégées, pour garantir la sécurité maximale aux pilotes, la visibilité est parfois un sujet délicat.
Et sur des circuits urbains comme Bakou et, plus encore, Singapour, ce paramètre prend toute son importance dans la performance.
Cockpits plus hauts, roues de 18 pouces plus grandes, la vision vers l’avant a même régressé. En ce qui concerne la vision vers l’arrière, les rétroviseurs avaient été agrandis, mais Fernando Alonso admet que la vision globale reste précaire dans ces monoplaces.
"Nous voyons parfois moins que ce que montre la caméra embarquée. Nous sommes assis dans une position plus basse. Et oui, nous nous concentrons beaucoup sur des choses assez éloignées qui ne semblent peut-être pas évidentes de l’extérieur" a expliqué Alonso, qui note toutefois que l’environnement proche n’est pas une priorité.
"La voiture est très rapide, évidemment, et vous vous approchez des choses à une vitesse très rapide. Nous regardons donc parfois à 300 mètres, 400 mètres de nous, parce que dans deux dixièmes de seconde, nous y serons."
"C’est ce que nous faisons, et pour ce qui est de la vision, je pense que nous en voyons assez depuis la voiture. Évidemment, nous ne voyons pas les choses qui sont proches de nous. Même la boîte de départ du dimanche est difficile pour nous."
"Les arrêts au stand sont aussi un peu difficiles à deviner, parce que nous ne savons pas exactement où se trouve l’aileron avant ou les pneus. Mais oui, je pense que la visibilité n’est pas très, très importante en Formule 1. Parfois, moins on voit, plus on est rapide !"
Les pilotes "devinent" où se trouve la grille
Daniel Ricciardo confirme que la vision a proximité de la voiture est surtout nécessaire dans la phase de départ : "Je pense que Fernando a abordé de nombreux points. Avec la vitesse à laquelle nous roulons, oui, nous regardons toujours devant nous. Et c’est un peu la façon dont vous construisez votre tour."
"Lorsque vous arrivez à un virage, vous êtes déjà en train de regarder le suivant et de préparer la voiture pour le suivant. Vous n’avez donc pas nécessairement besoin de voir ce qui se trouve immédiatement devant vous, à deux ou cinq mètres. Dans certaines situations, c’est le cas. C’est délicat."
"Fernando a abordé une situation très simple, mais en s’alignant sur la grille de départ, nous ne voyons pas, évidemment, nous voyons la grille à 10 mètres devant nous, à cinq ou dix mètres. Mais lorsque nous nous approchons, c’est juste au jugé. Nous essayons simplement de deviner où elle se trouve."
"Certaines choses simples sont donc en réalité très difficiles. Et c’est devenu un peu plus difficile avec ce style de voiture. Les pneus plus gros, la hauteur de caisse, la voiture est un peu plus plate. Par conséquent, c’est un peu comme si le nez était relevé."
"Je pense qu’à grande vitesse, soit vous ne vous en souciez pas trop, soit nous sommes habitués, mais oui, la grille de départ, les arrêts aux stands, certaines petites choses peuvent être délicates."
"Et les rétroviseurs, nous faisons de notre mieux avec ce que nous avons, mais naturellement il y a parfois des angles morts. Mais nous utilisons notre jugement et notre connaissance de l’espace du mieux que nous pouvons."
"Je pense que ce qui est probablement déconcertant pour certains. Parce qu’on est tellement habitué à voir tout ce qui nous entoure et qu’on ne le voit tout simplement pas. Je me souviens que lorsque je suis passé du karting à la Formule 1, ma plus grande difficulté a été d’essayer de savoir où se trouve les vibreurs."