Nicholas Latifi a reparlé de son accident d’Abu Dhabi, qui avait déclenché la Safety Car qui a coûté à Lewis Hamilton le titre mondial. Le pilote Williams F1 avait tenté d’attaquer Mick Schumacher et défend son approche agressive alors qu’il n’avait rien à gagner.
"Je me battais avec Mick pour une position très éloignée des points" se souvient Latifi. "Je pense que c’est l’une des choses les plus importantes que je voulais faire comprendre à tous les fans. En réalité, peu importe si je cours pour P20, P19, les points ou le podium."
"Ce jour-là, notre voiture était juste assez bonne pour être dans ces positions. Si je n’essaie pas d’obtenir chaque petite chose, Williams pourrait aussi bien ne pas se présenter aux courses. Donc ce serait évidemment une attitude stupide à avoir, mais c’est juste la perception du public."
Par la suite, il a reçu des menaces de mort sur les réseaux sociaux et déplore l’ampleur prise par cette affaire pour un simple événement sportif : "Les conséquences n’ont pas été très agréables. C’est juste le mauvais côté des réseaux sociaux de nos jours. Je ne pense pas que cela ait vraiment quelque chose à voir avec le sport."
"C’était évidemment un incident très médiatisé en raison de l’issue de ce qui s’est passé. Ce n’était pas seulement une course au début de l’année, c’était quelque chose à la fin de l’année avec la bataille pour le championnat. Des tonnes de tensions et d’émotions pour les fans parce que c’était une saison très excitante."
"Un soutien total" qui a fait du bien à Latifi
Le Canadien se rappelle s’être éloigné des réseaux sociaux et avoir reçu le soutien d’un autre pilote en ayant fait de même. En effet, Hamilton lui a écrit pour le soutenir face à la vague de haine qui se déclenchait contre lui.
"C’était une chose très positive à faire. Lewis m’a envoyé un message pour me contacter. Il s’est en quelque sorte détaché du monde des réseaux sociaux et de tout le reste. Il avait évidemment ses propres émotions à gérer, ce contre quoi il se battait."
"Mais il m’a envoyé un très beau message, de soutien total. J’ai même reçu des messages d’autres membres de l’équipe Mercedes, ainsi que d’innombrables messages visibles de différentes équipes, de différents pilotes, etc."
Un retrait volontaire sur les réseaux sociaux
Bien qu’il n’avait rien fait de manière volontaire, Latifi a tout de même dû se mettre en retrait face à la déferlante de haine qu’il a affronté en public. Il révèle que ce sont sa famille et les gens gérant sa communication qui l’ont aidé à surmonter cela.
"Il y a peut-être eu deux jours où j’ai retiré les réseaux sociaux de mon téléphone, puis j’y suis retourné lentement, j’ai réinstallé les applications sur mon téléphone. J’ai évidemment des gens des relations publiques qui m’ont aidé avec mes réseaux sociaux et tout le reste, et ils y ont accès."
"Ils ont dit qu’ils essayaient de nettoyer autant qu’ils le pouvaient, comme tout le monde l’aurait fait dans cette situation. J’ai donc entendu beaucoup de choses de leur part, et évidemment des membres de ma famille qui étaient encore sur les réseaux sociaux, après coup, et qui ont remarqué à quel point c’était mauvais."
"J’ai encore vu, quand j’y suis retourné, tous les abus haineux en ligne et tout le reste. Et je pense que c’est clair que ce n’est jamais bien. C’est juste le côté laid des réseaux de nos jours. L’enjeu n’a pas vraiment d’importance, d’autant qu’en réalité, je n’ai rien fait de mal. Si j’avais fait exprès, c’était une autre histoire. Mais je faisais juste ma propre course."
Jost Capito, son patron, avait expliqué que cela avait porté un coup à la confiance de Latifi, ce que ne nie pas le principal intéressé : "Je m’en suis remis assez rapidement, et le fait que les vacances d’hiver aient suivi immédiatement m’a peut-être aidé."
"D’autres aspects de cette année ont eu un effet sur ma confiance. J’ai eu quelques autres incidents au début de l’année, ce qui n’aide pas quand vous essayez de construire une dynamique. Mais je ne portais pas vraiment d’autres traces d’Abu Dhabi de l’année précédente."