L’histoire du transfert de Lewis Hamilton chez Mercedes en 2013 est grandement attribuée à Niki Lauda, qui a lui-même pris les devants en allant chercher le Britannique, en froid avec McLaren. Mais il s’avère que Lauda aurait tout aussi bien pu faire avorter le transfert.
"Quand j’ai demandé qui devrait piloter en 2012, Norbert Haug semblait penser que c’était une question stupide et a répondu ’Schumacher et Rosberg’" a déclaré Lauda dans la biographie posthume sortie récemment et écrite par Maurice Hamilton.
"J’ai répondu ’ok, mais qu’est-ce qu’on fait si Michael veut prendre sa retraite ?’. J’étais sûr qu’il ne le voulait pas, mais il ne devait pas en informer l’équipe avant octobre."
Attendre jusqu’au mois d’octobre était presque l’assurance pour Lauda et Mercedes de voir les meilleurs pilotes signer ailleurs, et Lauda a pu ouvrir des discussions avec Hamilton : "J’ai été autorisé à parler à Lewis car je savais que c’était le seul grand nom qui serait libre."
Initialement, Mercedes n’avait pas les moyens pour payer Hamilton et a dû demander à Petronas de combler le manque. Il est expliqué que le pétrolier malaisien a eu une place plus importante et a pu utiliser l’image de Hamilton.
C’est Nick Fry, directeur de l’équipe à cette époque, qui se rappelle avoir fait cette demande sans en informer Lauda, mais cela aurait pu avoir des conséquences car Mercedes négociait encore l’entrée d’argent supplémentaire de Petronas, et Lauda pensait que Mercedes avait déjà validé le transfert.
"Pour des raisons que lui seul connaissait, peut-être à cause d’une incompréhension ou d’une envie déplacée de faire avancer le contrat, Niki a appelé lui-même Simon [Fuller, manager de Hamilton] à Los Angeles. Il a dit à Fuller que l’accord était bon et que Mercedes avait promis l’argent."
"Le problème était que Simon savait très bien que l’argent n’avait pas encore été promis et que les négociations en interne chez Mercedes étaient encore en cours, car il me parlait tous les jours."
Fuller s’est alors énervé sur Fry, en ces mots : "Dis à Lauda qu’il peut signer l’accord ! Et tu peux dire à tout le monde d’aller se faire foutre. L’accord est mort !"
C’est finalement Ross Brawn qui a convaincu Hamilton lui-même de signer cet accord, et ce fut chose faite dans les jours suivants, également grâce aux rencontres entre Hamilton et Lauda, effectuées durant les mois précédents.