Après être revenu sur ses débuts en F1 à Zandvoort et Monza, Liam Lawson a pris de l’envergure dans la catégorie reine lors de ses 3 dernières courses pour AlphaTauri, à Singapour, où il a marqué ses premiers points, mais aussi à Suzuka et à Losail. A tel point que certains lui prédisaient un baquet chez AlphaTauri dès l’an prochain.
Pour celui qui restera réserviste en 2024 de Red Bull, sans programme de course, ce sont de bons souvenirs, à commencer évidemment par sa 9e place finale sur le circuit de Marina Bay.
"C’était très spécial. Je l’ai révélé depuis, vous savez que je vise un baquet à plein temps en F1 mais je savais aussi avant Singapour que je ne conduirais pas l’année prochaine. Les places chez AlphaTauri étaient décidées pour Yuki Tsunoda et Daniel Ricciardo."
"Je savais que je n’allais pas obtenir le baquet et je l’ai découvert avant les qualifications."
Pas de quoi le démotiver vu son résultat le dimanche...
"Le fait est que la motivation n’a jamais été un problème. Je pense que pour la plupart des pilotes de Formule 1, si vous êtes au sommet de votre forme, vous avez toute la motivation du monde. Ce n’était pas comme s’il fallait encore en ajouter. J’ai toujours été extrêmement motivé, donc c’était de la frustration, mais c’est délicat. Le plus difficile a été de gérer toute cette positivité qui a suivi en sachant exactement ce qui allait se passer, mais je ne pouvais le dire à personne."
"A Singapour, pour le public, oui, tout était positif et c’était de belles choses. Cela vous aide évidemment pour votre avenir et augmente vos chances de conduire à l’avenir. Mais pour moi, il s’agit avant tout d’obtenir une place, donc cela ne fait pas vraiment de différence pour moi à moins d’avoir un contrat signé."
Cela a dû le rendre extrêmement confiant pour le Japon, où il connaissait bien Suzuka grâce à la Super Formula...
"Certainement pas extrêmement confiant, mais je me sentais bien. Connaître la piste était un gros bonus pour moi. Je pense qu’en même temps, Yuki a grandi sur cette piste donc je savais qu’il allait être extrêmement rapide, mais j’étais enthousiasmé par cette piste. La Formule 1 à Suzuka c’est comme une combinaison parfaite entre une voiture et une piste."
"Comme je connaissais la piste, j’étais un peu plus confiant mais le fait est que je savais que ça allait toujours être très, très difficile. Nous ne repartions pas de la case départ chaque week-end mais en F1, les références sont bien différente. C’est définitivement une petite remise à zéro de votre cerveau pour chaque piste. Je pense que c’est pour cela que le Qatar a également été assez délicat, simplement à cause du Sprint ce week-end là. Pour tous les autres, j’avais du temps en essais libres."
Il y a eu un rude combat entre lui et Tsunoda au départ du GP au Japon. Dur mais fair play ?
"C’était très serré oui, je suis d’accord. J’ai couru contre Yuki quand j’avais 17 ans. C’est différent quand vous courez avec quelqu’un que vous connaissez. Il y a plus de confiance. Le problème, c’est qu’avec la Formule 1, parce que c’est la classe de l’élite, certains pilotes sont plus agressifs que d’autres, mais vous savez au moins qu’il y a toujours un niveau de confiance plus élevé que dans les autres catégories."
"Mais évidemment, quand c’est quelqu’un que vous connaissez, vous en savez plus sur sa façon de courir. Je pense que cela a aidé au début de la course. Mais c’était très proche, c’est sûr. C’était littéralement roues contre roues jusqu’à la voiture de sécurité, nous étions toujours côte à côte. C’était proche mais c’était à la limite."
Lawson a dit après Singapour que cela avait été l’une des courses les plus difficiles de sa carrière. Mais au Qatar, les pilotes de F1 ont certainement connu la pire en termes de physique depuis longtemps. A quel point pour lui ?
"C’était certainement plus dur que Singapour, mais ce n’était pas tellement plus dur. Les 20 derniers tours de Singapour ont été vraiment très difficiles, parce que mes pneus étaient assez usés et je savais que j’avais des Red Bull qui arrivaient sur moi et ils me rattrapaient à un rythme d’environ deux secondes par tour. Ensuite, j’ai également eu à gérer Alex [Albon] avec des pneus neufs. C’est une situation assez délicate lorsque vous savez que dans environ cinq tours vous allez être en bataille avec quelqu’un. Dans votre tête vous essayez de déterminer exactement comment vous allez faire pour vous en sortir, comment vous allez gardez les voitures derrière vous surtout qu’il y avait des points en jeu."
"Singapour était donc un peu unique, simplement parce que c’était une bataille absolue pendant les dix derniers tours. J’étais constamment roue contre roue avec une autre voiture et mentalement, sur un circuit urbain, c’est tellement épuisant d’essayer d’être parfait tout le temps. Alors que le Qatar était tellement physique. J’étais quasiment seul pendant toute la course. Mais c’était une course tellement physique et personne n’avait dit que ça allait se passer comme ça. Nous partons tôt pour Singapour car nous savons que c’est une course difficile. On s’acclimate, on s’y entraîne. Le Qatar n’était qu’une préparation normale pour le week-end, et ce fut juste un choc absolu pour le corps, car après 25 tours, c’était vraiment difficile."
Quelle est la chose la plus importante qu’il a pu apprend au cours de ses cinq courses en F1 ?
"Choisir une chose, réduire cela à une seule chose, c’est délicat. Ce qui est bien en F1, c’est que vous avez beaucoup plus de temps. Il faut beaucoup plus de temps pour essayer de tirer le meilleur parti d’une voiture et de soi-même avant d’arriver aux qualifications. J’ai eu l’habitude, ces dernières années, en F2 et même en Super Formula, de passer beaucoup moins de temps en piste, ce qui signifie qu’en qualifications, on apprend encore les limites."
"Mais en F1, au moment où vous arrivez aux qualifications, à part pour les Sprints, tout le monde est dans une position où il sait exactement quoi faire avec chaque train de pneus, où trouver du temps, comment mettre sa F1 à la limite. C’est si serré qu’il a fallu un peu de temps pour s’y habituer."
Alors est-il un meilleur pilote de course maintenant qu’avant ?
"J’ai tellement appris en F1 que je dirais oui, je suis meilleur qu’avant."