Après une nouvelle bavure policière aux États-Unis, au Wisconsin, les sportifs américains de haut niveau ont pris une décision spectaculaire : boycotter les matchs de football, baseball et basketball, pour protester contre les violences policières et soutenir Black Live Matter.
Lewis Hamilton, qui a largement soutenu le mouvement antiraciste en F1, a cependant repoussé l’idée de boycotter à son tour le prochain Grand Prix de F1, en Belgique ce week-end. Sebastian Vettel lui a précisé que toute décision de ce genre ne pourrait être que collective.
Les sportifs états-uniens posent à nouveau la question de l’engagement : la politique doit-elle entrer en F1 ? Quel équilibre faut-il trouver ?
Le pilote Renault Daniel Ricciardo a été interrogé sur ce point…
« Je pense que voir les autres athlètes entreprendre ce genre d’actions montre l’ampleur de ce que cela signifie pour tout le monde et à quel point cela se propage. »
« Je pense donc que c’est la raison pour laquelle, dans le monde du sport, beaucoup de ces athlètes prennent maintenant des mesures plus drastiques et boycottent des événements comme cela. »
« Cela devient assez extrême, mais je suppose que jusqu’à ce qu’il y ait un changement, vous allez continuer à frapper à la porte jusqu’à ce qu’elle tombe, si c’est la meilleure façon de le dire. »
Comme le suggère Sebastian Vettel, les pilotes de F1 pourront s’unir et se concerter pour aller plus loin que les cérémonies d’avant-course ? Daniel Ricciardo n’écarte pas l’hypothèse, mais avoue être encore sous le choc de l’évènement.
« Nous devons parler en tant que groupe, ici, avec notre sport et les pilotes, avoir cette conversation et voir ce qu’en pense chacun, ce que tout le monde veut, mais c’est évidemment encore récent. C’est dévastateur. »
« Je ne suis pas du genre à suivre l’actualité, pour être honnête, alors quand je le fais, comme tout à l’heure, vous secouez la tête par incrédulité. Je ne sais pas comment ça peut continuer. »
« Ça me frappe toujours, mais s’il y a quelque chose que nous pouvons faire, bien sûr, je pense que nous le ferons. Essayons de faire quelque chose, mais nous devons avoir cette discussion. »
Pour Carlos Sainz, pilote que remplacera Ricciardo chez McLaren, l’an prochain, « je ne sais pas si la course de ce week-end risque d’être suspendue, mais je ne pense pas que ce soit dans les plans de quiconque. »
« Je respecte ce qui se passe aux Etats-Unis où il y a une très grosse crise. Mais pour le moment je ne vois aucune intention de boycotter une course de F1, qui n’a rien à voir avec ça. Peut-être que soudainement, des pilotes m’appelleront et les choses commenceront à bouger, mais je pense que personne n’est dans cette position pour le moment. »