La F1 augmente son calendrier d’année en année, sans réfléchir pour le moment à des zones géographiques qu’elle pourrait visiter de manière regroupée. Pour Pirelli, le fournisseur officiel de pneumatiques de la Formule 1, c’est un défi supplémentaire.
Mario Isola, le directeur du programme F1 de la marque italienne, explique comment une saison de 23 courses laisse peu d’options pour organiser des essais avec les équipes, afin de poursuivre le développement des toutes nouvelles gommes et des pneus de 18 pouces.
"La logistique est un cauchemar, honnêtement, car avec les 23 courses et les courses en Europe, hors Europe, de retour en Europe et à nouveau hors Europe, c’est beaucoup plus difficile que par le passé. Il y a une place plus petite pour organiser des tests. Mais nous essayons de faire au mieux" assure Isola.
Parmi les tests très importants pour Pirelli, il y a évidemment ceux des pneus pluie, puisque les gommes à rainures de 18 pouces n’ont roulé qu’une demi-journée à Barcelone pour le moment. Ni Pirelli ni les équipes ne disposent d’assez d’infos, mais une séance d’essais sur piste mouillée n’est pas simple à organiser.
"Pour les essais par temps de pluie, nous avons besoin de pistes spécifiques comme le Paul Ricard ou Fiorano, où il y a des arroseurs pour mouiller la piste correctement et artificiellement. Ils n’organisent pas beaucoup de courses."
"Nous devons trouver quelques jours ici, quelques jours là où les teams peuvent se rendre au Paul Ricard ou à Fiorano ou à Magny-Cours et faire des essais sur le mouillé. Mais nous devons aussi développer les pneus pluie et intermédiaires."
Les F1 2022 aident à bien tester les pneus 18 pouces
Pirelli travaille désormais à améliorer ses pneus de 18 pouces sur les nouvelles voitures. Les premiers Grands Prix sont une mine d’informations à ce niveau : "Maintenant, nous pouvons tester avec les vraies voitures, donc c’est un peu mieux. Même si je ne me plains pas des voitures mulets."
"Dans cette situation, les équipes ont fait un excellent travail pour nous fournir des voitures mulets. Mais les voitures mulets étaient différentes et donc maintenant, nous devons comprendre si les pneus que nous avons développés avec les voitures mulets sont bons."
Le manufacturier pneumatique doit désormais trouver un modus operandi auprès des équipes pour réussir à faire un maximum de tests sans aller à l’encontre de leur plafond budgétaire : "Nous essayons toujours de discuter avec les équipes si nous avons de nouvelles idées sur la façon de tester."
"Il est évident que nous avons des contraintes, des exigences, et que nous devons tester d’une certaine façon pour être sûrs que le développement est fait de la bonne manière. De l’autre côté, ils luttent pour trouver du temps, du personnel, et il y a maintenant un plafond budgétaire."
"Il y a beaucoup d’éléments qui font que si vous mettez tout bout à bout, il est difficile de trouver une solution. Mais je pense que nous avons de bonnes idées et que nous allons certainement les formaliser sur papier dans les prochaines semaines."