Diego Tondi est le directeur en charge du développement aérodynamique au sein de la Scuderia Ferrari. A l’occasion du Grand Prix de France au Paul Ricard, son point de vue sur les qualités nécessaires à une monoplace pour bien performer sous le soleil varois, peut ainsi toujours être éclairant.
Que faut-il à une F1 du nouveau règlement aérodynamique de 2022 pour aller plus vite que d’autres au Paul Ricard selon l’Italien ?
« D’un point de vue aérodynamique, le Paul Ricard présente une grande variété de types de virages, certains très lents comme le virage 15 et d’autres très rapides comme les virages 7 et 10. Malgré cela, c’est l’un des circuits où l’appui aérodynamique est un facteur important en termes de temps au tour. »
« Nos simulations montrent que le compromis optimal est un réglage avec un niveau d’appui aérodynamique moyen, notamment en raison des très longues lignes droites. Cette saison en particulier, avec ces nouvelles voitures, nous devrons nous pencher sur les petits détails pour trouver le réglage optimal qui nous permettra ensuite de tirer le meilleur parti de la voiture. »
Il est attendu aux alentours de 34 degrés ce week-end au Castellet... Avec quelles conséquences pour la performance et la gestion des monoplaces ?
« Les températures élevées prévues pour le Grand Prix de France ce week-end signifient qu’assurer la performance de l’unité de puissance et des pneus est un véritable défi et c’est à ceux qui travaillent sur l’aérodynamique de prendre les contre-mesures appropriées. Nous utiliserons un niveau moyen-haut de refroidissement de la carrosserie, en utilisant les ouvertures de refroidissement sur la partie supérieure de la carrosserie ; et nous travaillerons sur les conduits de freins pour maximiser le refroidissement des jantes, dans le but d’éloigner la chaleur des pneus. »
« Les caractéristiques du circuit font que nous aurions pris ces décisions de toute façon pour contribuer autant que possible à la gestion des pneus, mais les conditions chaudes rendront cette tâche encore plus exigeante. En ce qui concerne les freins, il n’y a pas de points de freinage particulièrement lourds, donc en termes de refroidissement de ces composants, le Paul Ricard n’est pas un problème. »
Enfin, Diego Tondi s’est ouvert sur les coulisses de son métier : que fait-on au quotidien quand on dirige l’aérodynamique à Maranello ?
« J’ai rejoint Ferrari en 2007, puis la Scuderia en 2008. Au sein du département aérodynamique, j’ai effectué des tâches variées, allant des essais en soufflerie au développement CFD. Ma passion pour le sport automobile remonte à plus de 35 ans, lorsque j’étais enfant et que je regardais les Grands Prix à la télévision avec mon père. Mon intérêt s’est accru et, à l’université, j’ai compris que le développement aérodynamique est l’un des principaux facteurs contribuant aux performances d’une voiture de Formule 1, et j’ai donc décidé d’étudier ce sujet en détail. »
« La relation de longue date entre le département de l’université de Pise et Ferrari s’est avérée être le chemin qui m’a conduit à Maranello. »