Le retour de la F1 à Imola ce week-end rappelle que les circuits à l’ancienne ont également beaucoup à offrir à la discipline, alors que les tracés typés de Hermann Tilke, l’architecte officiel de la F1, florissent au calendrier.
Jarno Zaffelli, l’architecte qui a été responsable de la modernisation de Zandvoort et du resurfaçage de Portimão, aime énormément les circuits à l’ancienne, qui offrent selon lui des défis uniques aux pilotes.
"Imola est un peu comme Portimão" explique Zaffelli. "A Imola, vous devez être bon et plutôt courageux."
L’architecte regrette que les circuits soient développés de manière trop réfléchie : "C’est dommage. La F1 veut prendre une direction plus proche de l’ingénierie avec Ross Brawn et Pat Symonds. Ils essaient d’apprendre au sujet des circuits pour déterminer comment les voitures, et aussi les pistes, doivent être modifiées."
"Je ne suis pas d’accord avec [cette approche]. Il est vrai qu’il faut être guidé par quelque chose, mais la beauté peut aussi venir du chaos sans s’appuyer sur trop de nombres, hormis en ce qui concerne la sécurité. Le design devrait être effectué au crayon selon les formes organiques du terrain, et le reste devrait être terminé par la technologie. Au lieu de cela, on a beaucoup de circuits sans âme."
Zaffelli ne jette pas la pierre à Tilke, puisqu’il considère que ce sont les directives imposées par la Formule 1 qui obligent les créateurs de circuits à respecter un cahier des charges très précis.
"Tilke les a toujours respectées et a créé d’excellents virages comme le virage 8 en Turquie, qui est aimé par tous les pilotes. Mais il n’aurait jamais fait le virage 11 de Portimão, car c’est en dehors des recommandations. Ici, Piratella, Acque Mineralli et Rivazza n’auraient jamais pu être dessinés aujourd’hui."