Comme de coutume quand la course démarre sur piste humide, le DRS n’était pas activé en début de Grand Prix à Imola.
Mais alors que les slicks ont été chaussés par la majorité des pilotes à partir du 19e tour, il a fallu attendre 15 boucles de plus pour voir le DRS être activé par la direction de course.
Or, quand on connaît la difficulté de dépasser à Imola, et la puissance du DRS comme vu en course sprint, certains pilotes se sont retrouvés bloqués derrière des F1 qu’ils auraient pu, autrement, dépasser. A l’image d’Alexander Albon, très rapide en lignes droites dans sa Williams.
Le Thaïlandais justement a dit regretter, par deux fois, le timing relatif au DRS.
« J’espérais que le DRS serait activé un peu plus tôt ; nous avons eu six ou sept tours où nous étions plus rapides que les voitures devant et, avec nos niveaux d’appuis aérodynamiques, nous aurions pu passer directement si nous avions eu le DRS. Mais au moment où il a été activé, je souhaitais qu’il ne l’ait pas été ! » déclarait-il juste après la course.
Albon croit savoir pourquoi la direction de course n’a pris aucun risque : éviter une redite du lourd accident entre George Russell et Valtteri Bottas, arrivé sur ce même circuit l’an dernier dans des circonstances proches.
« C’est une question délicate. Je peux comprendre pourquoi ils ne veulent pas prendre de risques. Évidemment, il y a eu un gros accident ici l’année dernière, donc je suis sûr que cela joue dans leur esprit. »
A l’époque, George Russell avait accusé la direction de course d’avoir justement activé le DRS avant que la piste ne sèche assez.
Parmi les pilotes mécontents, on trouve aussi Esteban Ocon.
Le pilote Alpine estime qu’il aurait pu s’offrir une Aston Martin F1 avec l’aide du précieux appendice...
« Je demandais le DRS parce que j’aurais dépassé Lance. »
« J’ai eu une méga opportunité à un moment donné, la voiture de devant avait disparu devant lui et j’étais juste derrière, j’aurais pu le dépasser. C’est un peu frustrant de ce côté-là. Je pense que c’était sûr de le mettre avant. »
La non-activation du DRS a aussi nui à Daniel Ricciardo : le pilote McLaren a dû alors se rabattre sur le pari, largement perdant, des pneus durs.
« Nous étions juste derrière le peloton, sans faire grand chose, et je leur demandais d’activer le DRS. Je ne sais pas pourquoi ils ont attendu si longtemps pour l’activer, parce qu’aucun dépassement ne va se produire. »
« Rien ne se passait, alors nous avons monté les pneus durs juste pour voir si ça nous donnait quelque chose, si les autres pneus baissaient en performance aussi. »
Vettel d’accord avec la direction de course
Voix discordante, Sebastian Vettel estime lui que la direction de course a pris la bonne décision.
Le directeur du GPDA rappelle que la sécurité doit primer avant les espoirs de dépassements.
« Vous n’avez aucune idée de ce à quoi cela ressemble quand la piste descend et que le circuit se rétrécit. Et vous avez des vitesses très élevées. Les pilotes ont aussi l’ombre des arbres, il est très difficile de distinguer le sec de l’humide et il est très facile d’avoir une sortie de piste comme George et Valtteri l’année dernière. »
« Donc je ne pense pas que vous gagnez quoi que ce soit en activant le DRS quelques tours plus tôt. »