Après 25 années passées en Formule 1 sous diverses formes, le nom Sauber va disparaître du plateau en 2019, suite au naming complet effectué sur l’équipe suisse, qui devient Alfa Romeo Racing. Une prouesse que même BMW n’avait pas réussie.
En effet, entre 2006 et 2009, l’équipe avait déjà été vendue à la marque allemande, qui avait gardé toutefois le nom de son créateur en la baptisant BMW Sauber F1 Team, bien qu’il fût propriétaire de l’équipe. Après cette période, Sauber avait racheté son équipe en 2010 suite au retrait soudain de BMW.
En 2016, alors que l’équipe ne se sortait plus des difficultés financières notamment créées par une saison 2014 sans points, Sauber avait décidé de vendre son équipe à Longbow Finance. A ce moment-là, le Suisse avait expliqué que cet accord lu permettait "d’assurer l’avenir de l’équipe."
Cette fois-ci, la situation est différente, ou tout du moins, il est probable qu’elle le soit, puisque Ferrari ou Alfa Romeo ne sont pas devenues les propriétaires de l’équipe, du moins c’est probable, mais en récupèrent les droits d’exploitation grâce à une opération de naming.
Après une année passée en tant que sponsor titre d’Alfa Romeo Sauber F1 Team, la marque italienne a voulu marquer le coup et a donc racheté l’intégralité de l’espace commercial, y compris celui du nom qui sera porté en 2019.
Hormis cela, les changements sont très mineurs au sein de l’équipe qui devrait garder la mention de Sauber dans son identité afin de pouvoir prétendre aux primes que lui rapportent sa huitième place de 2018. Dans son organisation et dans l’exécution des choses, on retrouvera l’équipe qui a réussi à passer de la plus lente en début d’année à la quatrième voiture la plus rapide en une décennie, et l’on se doute que l’argent mis sur la table par Alfa Romeo, qui associe son image à l’équipe, a pour objectif d’en faire une équipe de haut niveau.
Mais si le principe de naming est avéré et que Longbow Finance est bien resté le propriétaire de l’équipe, ne tiendrait-on pas là une brillante alternative, un compromis idéal entre les constructeurs et les artisans ?
On a souvent lu et entendu dans les années 90 et 2000 que la présence des constructeurs était bénéfique pour la Formule 1 et son image, ce qui en faisait effectivement une discipline très sérieuse, mais on a vu en 2008 que l’omniprésence des constructeurs pouvait faire mettre un genou à terre à la F1 lorsque ceux-ci décidaient de partir.
Aussi, avec une telle méthode, on peut profiter du rayonnement et de la présence de constructeurs historiques, même s’il s’agit d’un prête-nom, sans avoir une certaine dépendance à la santé des marchés automobiles mondiaux, qui avait causé les problèmes en 2008.
Et dans le cas de Sauber, il se pourrait que cet argent serve enfin à faire de l’équipe ce qu’elle mérite devenir, une structure qui soit proche des équipes de pointe grâce à l’expérience de ses membres, mais aussi grâce à la puissance financière d’un constructeur comme Alfa Romeo.
Si le schéma venait à fonctionner et ramenait l’équipe anciennement connue comme Sauber sur le chemin du progrès, nul doute que ce modèle économique ferait des émules au sein du peloton.