Pour sa première année de PDG avec Alpine F1, Laurent Rossi a réussi à obtenir une victoire, celle d’Esteban Ocon, et la 5e place au classement des constructeurs.
Malgré une performance pure en demi-teinte, l’Alpine A521 a finalement davantage brillé que prévu dans certaines courses, pour maximiser le nombre de points possibles.
Rossi s’attendait du reste à une année si agitée, comme il l’a confié à Racer.
« Je m’attendais à ce que ce soit des montagnes russes, et ça l’a été. Une courbe d’apprentissage abrupte évidemment, parce que je suis nouveau dans ce sport, du moins dans ce rôle. »
« Évidemment, si nous avions eu une voiture plus rapide, j’aurais été un peu plus heureux, mais c’est OK. C’est la fin d’une ère pour cette voiture et nous avons appris beaucoup de choses, nous avons mis des choses ensemble. J’ai dit à l’équipe à plusieurs reprises que c’est la somme de tous les détails qui compte, et même si la voiture n’est pas rapide, le reste doit vraiment être de qualité supérieure. »
« Et c’est ce qu’ils ont fait, ils ont appris de chaque course - entre les erreurs, les occasions manquées ici et là, la stratégie, les pneus, ceci et cela - et nous avons mis tout cela ensemble avec ce qui était absolument inattendu, avec la victoire en Hongrie. Cela a donné une belle saison, parce que cela a montré que nous n’avons pas travaillé pour rien. »
« Et c’est comme le dur labeur que nous faisons en arrière-plan et dans les coulisses que personne ne voit parce que vous ne gagnez pas... soudain, ça paie et vous êtes comme "Ha !" et tout le monde est heureux. Donc dans l’ensemble, une assez bonne année, une année difficile, mais une assez bonne année et excitante. »
Sur le plan personnel aussi, Rossi a beaucoup appris.
« Je ne suis pas nouveau dans ce sport en tant qu’ingénieur et manager, parce que je suis ingénieur moteur et ingénieur en mécanique des fluides. Je peux donc comprendre tout ce qui se passe, et j’ai beaucoup d’amis qui, après l’école, sont entrés en Formule 1. Je suis toujours en contact avec eux ; certains d’entre eux travaillent pour moi maintenant, donc cette partie était bien. Apprendre un peu du sport lui-même... Je le connaissais de l’extérieur, car en tant que membre du comité exécutif de Renault, j’ai participé à quelques courses, mais c’est différent de le regarder et d’en faire partie. Mais je dirais que ça se passe bien. »
Un moteur très prometteur ?
Mais le "plan" d’Alpine pour 2022 est bien sûr de profiter un maximum de la nouvelle réglementation aérodynamique. Pour l’occasion Renault amènera aussi une toute nouvelle unité de puissance (elle n’a pas évolué en 2021 pour préparer 2022).
Des certaines indiscrétions pour la presse allemande auraient fait état de très belles promesses de cette nouvelle unité de puissance, qui pourrait représenter une percée en termes de performance. De quoi peut-être combler l’écart de 35 chevaux sur les meilleurs.
Mais ce moteur ne serait pas fiable encore, si bien qu’une source à Viry a confié ceci : « Si nous arrivons à stabiliser le moteur, nous ferons un grand pas en avant. »
Une autre source a rappelé qu’en 2021, l’Alpine souffrait surtout de problèmes de motricité, notamment sur des circuits bosselés, ou au niveau des pneus avant. L’arrivée des 18 pouces pourrait-elle mettre fin à ces problèmes ?
« En 2021, nous avons progressé dans tous les domaines. Et cela pourrait nous aider en 2022 » conclut Marcin Budkowski, directeur exécutif, chez qui l’optimisme semble de mise.