Ferrari "doit mûrir" si elle veut revenir au sommet de la Formule 1.
C’est l’aveu de l’actuel président du constructeur de Maranello, John Elkann, qui est présent à Monza ce week-end alors que Ferrari a bien démarré son week-end du GP d’Italie hier, avec une livrée comportant des touches de jaune pour les 75 ans de la marque.
"En tant qu’équipe, nous avons fait du bon travail pour amener la voiture à ce niveau, même si nous rencontrons des difficultés en ce moment. Mais rien n’empêche ces difficultés d’être aussi utiles pour repartir du bon pied pour l’année prochaine," commence Mattia Binotto.
"Pour gagner, nous devons corriger des choses et nous améliorer et il n’est pas certain que nous puissions le faire à court terme. Cette année a été un saut compétitif et technique important, mais nous avons également commis de nombreuses erreurs, nous nous concentrons donc sur leur correction."
"La compétition est également de plus en plus difficile car nous allons payer de plus en plus cher chaque erreur. Il est un peu trop tôt pour se prononcer sur la saison prochaine, mais notre première préoccupation doit être de grandir d’abord et de gagner ensuite."
La pression est notoire à Monza pour Binotto et ses hommes. L’ancien président Luca di Montezemolo indique ainsi "ne pas vouloir frapper Ferrari, car ils ont besoin de calme. Mais ce dont Ferrari a besoin, c’est d’un leader."
Certains pensent que la position de Binotto devient intenable alors que les erreurs continuent de s’accumuler.
Lorsqu’on lui a demandé si cette pression menaçait maintenant son équipe, Binotto a répondu : "J’espère que non. Ce ne serait pas la bonne manière de faire. Les attentes sont toujours élevées, encore plus lorsque vous arrivez à Monza. Mais cette pression existe pour chacun de nous de bien faire et de donner le meilleur de lui-même. Je pense que les médias ont aussi leur contribution nécessaire à faire pour s’assurer que la pression est gérée correctement."
En attendant, le président de Ferrari, John Elkann, surveillera les opérations depuis les coulisses ce week-end à Monza.
Interrogé sur la situation actuelle et la pression exercée sur Binotto, il dit : "Nous avons confiance et de la gratitude pour le travail de Binotto. Mais le groupe doit mûrir."
"Nous apprécions tout ce que lui et tous nos ingénieurs ont fait. Mais il ne fait aucun doute que le travail à Maranello, dans le garage, sur le muret des stands et au volant doit être amélioré. Nous devons continuer à progresser et cela vaut pour les mécaniciens, les ingénieurs, les pilotes et bien sûr, toute l’équipe dirigeante, y compris le directeur de l’équipe."
"Nous avons vu qu’il y a encore trop d’erreurs en matière de fiabilité, de pilotage et de stratégie. Faire confiance à Binotto et à son équipe était la bonne décision et cela a porté ses fruits. Grâce à eux, nous sommes compétitifs et nous gagnons à nouveau. Mais je ne suis pas satisfait car je pense qu’on peut toujours faire mieux."
"Notre premier objectif était d’être compétitif, et cela a été respecté. Si vous ne l’êtes pas, vous n’avez nulle part où aller. Vous pouvez toujours travailler sur la fiabilité, la stratégie, avec les pilotes. C’est pourquoi je pense qu’avant 2026, Ferrari remportera à nouveau les titres constructeurs et pilotes, avec Charles en pole position. Nous avons la chance d’avoir deux grands pilotes, probablement le duo le plus solide de la Formule 1."