La F1 fonctionne depuis 2021 avec un plafond budgétaire, dont l’objectif était de niveler les performances des équipes. Si beaucoup de critiques ont été émises pendant les deux saisons de domination de Red Bull, les avis changent, comme c’est le cas pour James Vowles, directeur de Williams F1, qui pense que c’est la solution pour mieux gérer l’argent.
"Nous devons être un sport et un business" a déclaré James Vowles. "Nous devons nous réaligner sur le plafond budgétaire. Chaque livre dépensée aura de l’importance et définira les dix prochaines années de la F1, et vous obtiendrez une efficacité maximale."
"Au lieu de dixièmes de seconde, nous parlons de millisecondes. Ce que cela a créé, c’est une course plus serrée - nous avons des équipes capables de dépenser des ressources d’une manière différente pour obtenir des résultats."
Vowles est convaincu que la Formule 1 prend les bonnes décisions, pour le nivellement des performances et pour le spectacle en piste : "Je pense que ce sera encore plus vrai en 2025. En 2025, vous aurez quatre ou cinq équipes capables de remporter un championnat, toutes capables de gagner n’importe quel week-end."
"La question n’est pas de savoir si l’on peut dépasser, mais si l’on peut créer un environnement dans lequel ces athlètes d’élite se produisent chaque semaine sur la scène mondiale."
"Et les choix qu’ils font, qui définissent le résultat d’une course, vous pouvez presque les voir les faire dans la voiture. L’imprévisibilité, c’est que vous ne pouvez pas dire qui va gagner la course. Vous ne savez pas, je ne sais pas."
"Il y a des dépassements, mais je pense qu’un dépassement doit être âprement disputé. Il ne devrait pas être acquis. Lorsque vous regardez un dépassement, vous devez vraiment sentir le risque qu’il implique. Je pense que nous sommes sur la bonne voie."
La F1 a-t-elle déjà assez changé ?
D’autres acteurs de la F1 pense au contraire que la catégorie reine n’a pas besoin de beaucoup de changements, mais qu’elle doit plutôt affiner la direction dans laquelle elle va pour qu’un maximum de courses soient intéressantes.
"Je ne pense pas honnêtement que nous ayons besoin de grands changements en Formule 1 aujourd’hui" déclare Mario Isola, responsable de la compétition de Pirelli. "De nombreuses courses ont été très intéressantes. Il y a eu beaucoup d’action sur la piste, des dépassements."
"Ce que nous voulons en tant que spectateurs, c’est ce genre de courses. Je pense que nous pouvons affiner certains éléments ; les courses avec deux arrêts au stand sont plus intéressantes que les courses avec une seule stratégie."
Pour Stefano Domenicali, le PDG de la F1, il fallait surtout arrêter les longs cycles de domination : "Nous vivons avec des cycles. Les gens qui gagnent à chaque fois sont un point d’ancrage pour dire que c’est quelque chose d’unique, parce que s’il y en a trop, c’est trop facile. Cela dépend donc de quel côté on voit les choses."
"Il est important de maintenir l’attention sur l’action sportive sur la piste. Je pense que nous passons par des années où nous avons une équipe dominante et un pilote dominant sans affecter la nature du sport - c’est quelque chose que nous essayons de rectifier avec les règlements. Pas d’une manière factice, mais de la manière dont nous rendons la compétition plus serrée sans affecter les règlements - par exemple, avec l’introduction du plafond budgétaire."
Domenicali parle aussi de l’ATR, le handicap de développement : "Pour permettre à chacun de comprendre les limites des dépenses de développement et pour permettre à davantage d’équipes d’être plus compétitives, le taux de développement a été réduit au minimum."
"Nous voulons disposer de la technologie nécessaire pour permettre aux pilotes d’en tirer le maximum. Les gens veulent voir des héros et veulent s’assurer que ces héros disposent des bons outils pour que ce genre de choses soit possible sur la piste."