Antti Vierula est l’actuel physio de Valtteri Bottas, mais il a longtemps été celui de Lewis Hamilton, avant d’accompagner notamment Sergio Pérez et Kevin Magnnusen. Il explique comment il a aidé le septuple champion du monde à rester au plus haut niveau, et comment un pilote de F1 doit aborder l’entraînement.
"Vous essayez de tirer le meilleur parti du temps dont vous disposez, et c’est le cas pour l’entraînement de n’importe quel athlète" a déclaré Vierula à OLBG. "Le calendrier est très exigeant et le plus grand défi est d’intégrer l’entraînement dans ce calendrier. L’entraînement ne doit pas blesser l’athlète ou le stresser outre mesure."
"L’entraînement ne doit pas non plus épuiser les niveaux d’énergie. On apprend beaucoup sur les athlètes que l’on entraîne en passant du temps avec eux. L’entraîneur doit adapter l’entraînement aux spécificités de l’individu, mais c’est quelque chose que l’on apprend naturellement au fil du temps."
"Le Qatar est le circuit le plus difficile"
Les pilotes de F1 ont souffert en 2023 au Qatar, et Vierula explique que c’est un Grand Prix très difficile à préparer : "Certaines personnes s’en sortent mieux que d’autres. Vous pouvez vous entraîner aux heures les plus chaudes de la journée ou augmenter vos vêtements pour reproduire la chaleur, mais l’hydratation est l’élément clé."
"Vous devez élaborer un plan d’hydratation avant la course ! Nous essayons de ne pas avoir trop de liquide dans la voiture, car cela augmente le poids. Nous prenons le maximum de liquide possible, puis nous avons une boisson remplie d’électrolytes prête à l’emploi pendant et après la course."
"Je dirais que le Qatar est le circuit le plus difficile pour lequel j’ai eu à préparer un pilote, mais cela est dû aux conditions et non au tracé de la piste. C’est un circuit très dur. La chaleur et l’humidité sont intenses."
"Le vent s’est un peu calmé vers la fin de la course, ce qui a encore augmenté l’humidité. L’air n’entre pas dans le cockpit, bien sûr ! Il peut faire jusqu’à 55°C dans le cockpit, et quand vous suivez une voiture de près, vous recevez de l’air chaud dans le visage. C’est horrible."
L’effet néfaste des "virages à grande vitesse"
Il explique aussi que le GP du Mexique n’est pas simple : "Nous avons remarqué l’altitude dès les premiers jours. C’est toujours le cas lorsqu’on se rend au Mexique pour un événement sportif ! On se sent un peu essoufflé et le rythme cardiaque peut être un peu plus élevé que d’habitude."
"Certaines personnes peuvent ressentir des maux de tête ou des vertiges, car l’altitude est de 2 240 mètres au-dessus du niveau de la mer ! Vous aurez moins d’oxygène dans votre système et vous le sentirez un peu. Cependant, le niveau se stabilise assez rapidement."
Enfin, Vierula décrit les pistes les plus difficiles pour les pilotes, et révèle les caractéristiques d’un circuit qui imposent le plus de contraintes sur le corps des athlètes : "Je dirais que les pistes les plus difficiles sont celles qui comportent des virages à grande vitesse."
"Il y a beaucoup de freinage, et ces types de circuits sont les plus exigeants. Je dirais que Suzuka est le plus difficile pour le cou, les virages à grande vitesse donnent beaucoup de travail aux pilotes."
"Le Hungaroring est également physiquement exigeant, il n’y a pas beaucoup de lignes droites, il faut toujours tourner quelque part. Monaco et Singapour sont également difficiles, il y a beaucoup de virages et pas vraiment de lignes droites pour se reposer. Cela demande un haut niveau de concentration en permanence."