Pour faire face à la crise du coronavirus et ses conséquences économiques, potentiellement terribles, la F1 a décidé d’une série de mesures pour économiser les coûts. La plus considérable est le report de l’entrée en vigueur du nouveau règlement, de 2021 à 2022.
Andreas Seidl, le directeur de l’écurie McLaren en F1, reconnaît une petite déception initiale, car son équipe a longtemps poussé pour que ce règlement soit introduit aussi vite que possible. Mais bien évidemment, l’ancien de Porsche admet que la F1 a bien fait de reporter cette échéance.
« Ce n’est pas un secret que chez McLaren, nous avons beaucoup insisté pour mettre en place ces nouvelles réglementations pour 2021. En même temps, nous devons faire face à la réalité avec cette crise qui est là maintenant. »
« Nous étions tout à fait favorables à un report d’un an de ces nouvelles réglementations, car c’est la réalité du moment. Nous ne savons pas quelle sera la situation financière cette année. Nous ne savons toujours pas quand et si une course aura lieu cette année. Il était donc tout à fait logique de prendre cette décision car elle donne à chacun la possibilité, en fonction de la situation financière, de se présenter, dans le pire des cas, avec la même voiture, telle que nous l’avions préparée à Melbourne. »
Pour autant, ne faut-il pas encore reporter cette échéance, de 2022 à 2023, voire 2024 ? Plusieurs équipes demeureront en effet exsangues même l’an prochain… Seidl ne craint-il pas, tout simplement, que le prochain règlement de la F1 passe à la trappe, ou soit du moins revu dans ses ambitions ?
« Je ne vois pas ce risque, parce que la FIA et la Formule 1 ont été assez claires sur le fait qu’elles vont mettre en place ces nouvelles réglementations pour l’année 2022, et parce que nous sommes tous d’accord sur le fait que c’est un meilleur règlement. »
« Ce règlement encourage de meilleures courses, les voitures deviennent un peu moins complexes, donc cela a du sens d’un point de vue financier pour être, disons, cohérent avec le fait d’avoir un budget limité. C’est ce que nous prévoyons. »
Pour que le règlement 2022 ne soit pas à nouveau reporté, il faudrait que les équipes de F1 aient une claire visibilité non seulement sur leurs dépenses futures (le futur règlement), mais aussi sur leurs revenus. Or, pour l’heure, c’est le flou le plus total, reconnaît Seidl…
« Nous savons que nous allons perdre beaucoup d’argent si certaines courses n’ont pas lieu. Bien sûr, il y a un scénario pessimiste selon lequel nous n’aurons pas de courses cette année, ce qui aura un impact financier important. »
« Pas seulement pour nous, mais pour toutes les équipes, c’est déjà un problème sérieux parce que nous savons que nous allons perdre des revenus, et comme nous le savons tous, une grande partie du financement des équipes de Formule 1 provient des revenus des courses. »
« Pour nous, en tant que McLaren, nous mettons en place toutes les mesures que nous pensons nécessaires pour traverser cette crise. Nous devons simplement attendre et voir quelles seront les conséquences. »