Couplé à la réglementation financière (sur les budgets plafonnés), le nouveau règlement technique de 2022, avec le retour des F1 à effet de sol, était censé produire un meilleur spectacle en F1 : en rapprochant la concurrence et en permettant aux F1 de davantage se battre en piste.
Le règlement aérodynamique était même censé donner moins de liberté aux ingénieurs, afin de rapprocher les solutions techniques et donc les chronomètres.
Or... Red Bull a dominé la concurrence en 2022 avant de l’écraser en 2023, en remportant tous les Grands Prix, sauf un…
Le règlement 2022 a-t-il donc été un échec ? Vu comme ça, on pourrait l’affirmer.
Mais ce n’est pas l’avis de James Allison : le directeur technique de Mercedes F1 (équipe qui a pourtant raté le tournant de ce nouveau règlement) ne blâme pas la FIA, mais plutôt toutes les équipes, sauf Red Bull, qui n’ont pas su exploiter au mieux le règlement.
« Je ne pense pas nécessairement que les règlements ont échoué en ces termes, parce que notre travail consiste à essayer de faire en sorte que nous puissions avoir de bonnes luttes en piste. »
« Mais Red Bull fait du bon travail et le reste d’entre nous a le devoir de faire mieux. Je ne pense pas que ce soit la faute du régulateur. »
Cependant tout dans ce règlement ne plaît pas à James Allison...
« Mais il y a des choses dans le règlement qui ne servent aucun d’entre nous. »
« Je ne pense pas qu’il soit raisonnable d’avoir des voitures qui soient collées au sol – qui font presqu’un avec lui - comme le font ces voitures. L’idée que l’on obtient de bonnes courses en contrôlant le flux d’air, tout en ignorant les pneus... c’est quelque chose qui ressemble à un défi de type "se battre contre des moulins à vent". Cet aspect des choses a été testé jusqu’à la destruction de manière assez évidente. »
Faut-il donc que la F1 fasse un pas en arrière sur l’effet de sol en 2026, pour le prochain règlement aérodynamique ? Notamment pour réduire les rebonds endommageant le dos des pilotes...
« Je ne pense pas qu’il y ait quoi que ce soit de mal en particulier avec les planchers et l’effet de sol, mais le design particulier de ces fonds plats doit mener à surélever la hauteur de caisse, au niveau de l’arrière de la voiture. Aujourd’hui, la situation n’est pas particulièrement bonne pour les voitures, donc ce n’est pas quelque chose que nous devrions avoir aussi 2026. »
« Parmi les équipes, une réponse à ce problème serait pragmatiquement acceptée. Je pense que la FIA est encore très encline à placer la gestion du poids au sommet de tout, en sacrifiant d’autres choses. Il serait utile d’adopter une approche plus équilibrée à cet égard. »
En attendant 2026, Red Bull semble intouchable encore en 2024. Et peut-être encore en 2025, puisque le règlement sera stable l’an prochain...
Mais James Allison ne veut pas déjà baisser les armes !
« Ah, voyons. C’est une saison de 24 courses. »
« Nous allons aller de l’avant, en essayant d’être compétitifs cette saison. »
« Et encore plus l’année suivante et l’année d’après, alors ne soyez pas si pessimistes [rires]. »