Même s’il a pris un peu de recul dans la gestion de carrière de son fils, Jos Verstappen (106 Grands Prix) continue de guider et d’inspirer le pilotage de l’actuel pilote Red Bull.
C’est en particulier vrai sur un point plutôt méconnu : l’exploitation des données, et les conséquences qui en sont tirées pour améliorer les réglages de la voiture. C’est en tout ce cas ce qu’a confié Max Verstappen…
« C’est comme ça que vous vous entraînez en karting, déjà. Bien sûr vous n’avez pas d’aileron, mais vous pouvez simuler différents types de choses, n’est-ce pas ? C’est ce que mon père m’a enseigné : parfois il m’envoyait sur la piste, il changeait quelque chose sur le kart, mais il ne me disait pas quoi, et alors je devais sentir ce que ça faisait. »
« Et c’est comme ça qu’on comprend bien les nouvelles pièces qui arrivent sur la voiture. Mais il m’a aussi dit : "si tu ne ressens rien, ne dis rien, ne mens pas". »
Et Jos Verstappen de surenchérir aux côtés de son fils : « C’est bien, parce que c’est ainsi que la F1 fonctionne aussi. »
L’approche de Max Verstappen, sous l’influence de son père, se veut ainsi old-school : il n’a pas besoin de passer par les habituels gigabytes de données pour voir comment un changement de réglage influence sa monoplace...
« Pour être honnête, s’ils installaient un nouvel aileron avant, je n’aurais pas besoin de regarder les données pour confirmer. Je sors, je sous-vire, je survire, peu importe ce que ça fait, plus d’adhérence en milieu de virage ou autre, alors les données sont juste à leur disposition pour confirmer ce que j’ai dit. Je n’ai pas besoin d’ouvrir mon ordinateur portable pour dire : "Oh non, ils ont vraiment changé ça". Ce ne serait pas idéal. »
« Vous n’avez pas besoin de regarder les données pour faire des changements sur la voiture ; vous parlez à l’ingénieur - au moins j’ai ça avec mon ingénieur maintenant - vous n’avez pas besoin de regarder chaque détail, à chaque coin. Cela fonctionne. Je n’ai pas besoin d’ouvrir mon ordinateur portable tout le week-end... »
« C’est parce que tu es à la limite » conclut Jos en regardant son fils. « Tu sens, tu ressens ce que tu expérimentes. »